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Andreas Staier joue Schubert à la Cité de la musique - Liberté et intimisme - Compte-rendu
Artiste imaginatif, Andreas Staier suscite toujours l’intérêt. Le voyage qu’il propose à l’Auditorium de la Cité de la Musique autour de Schubert dans le cadre du cycle « La mélancolie », ne fait pas exception à la règle. Sur le piano à queue copié par Christopher Clarke d’après celui de Conrad Graf (Vienne, 1826) dont l’original est conservé au Museum Vleeshuis d’Anvers, son jeu sait conjuguer sens de la liberté et de l’intimité.
Dès l’Impromptu D. 899 n°1, la subtilité de la sonorité mais aussi une palette de couleurs variée se marient à l’élégance du pur style viennois. La légèreté de touche, la diversité du timbre installent un climat au romantisme contenu dans la Sonate n°18 en sol majeur D. 894 dont le caractère fantasque propre à la fantaisie est rendu avec une plénitude et une variété d’humeurs d’une souplesse presque immatérielle (Andante). Les mêmes qualités prévalent dans la Sonate en si bémol majeur D. 960, conduite avec une simplicité sans fard ; le naturel de l’expression et la sensibilité frémissante participent d’un discours où l’évidence rejoint la confidence, mais aussi les errements de l’âme (Andante sostenuto).
Un récital qui nous projette, par son exigence et son retour aux sources, dans un temps où rien ne pèse ou ne pose et qui retrouve le chemin des divines lenteurs si chères à Schubert.
Michel Le Naour
Paris, Auditorium de la Cité de la Musique, 12 novembre 2011
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Photo : DR
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