Présenté Salle Pleyel dans le cadre de la présidence polonaise de l’Union européenne, ce concert fait une large place à Szymanowski (Ouverture de concert op 12) et Chopin (Concerto pour piano en fa mineur), mais aussi de façon surprenante à Mendelssohn (Symphonie « Italienne ») dont les liens avec la Pologne sont bien ténus ! Chef peu connu en France, Grzegorz Nowak n’est pourtant pas le premier venu : il a été l’assistant de Kurt Masur à New York et est associé aujourd’hui à l’Orchestre Royal Philharmonique de Londres.

A la tête du Sinfonia Varsovia (une formation qu’il dirige souvent), il fait preuve d’autorité dès l’Ouverture de concert de Szymanowski conduite avec précision, flamme et impétuosité, accordant à cette partition écrite par un jeune compositeur très influencé par Richard Strauss toute sa dimension lyrique et passionnée.

Le même élan se manifeste dans l’accompagnement du Concerto n°2 de Chopin, superbement défendu par l’exécution altière et noble de Rafal Blechacz qui, depuis sa victoire au Concours de Varsovie en 2005, a su peaufiner un style épuré d’un lyrisme maîtrisé proche de celui de Zimerman.

Ses bis sont de la même veine : une Polonaise « Héroïque » implacable de véhémence et de sens rythmique et une Mazurka en la mineur op 17 n°4, subtile et d’une émotion contenue. Du grand art ! Dans la Symphonie « Italienne », les musiciens du Sinfonia Varsovia, entraînés par la direction vigoureuse, fluide, légère et allante de Nowak, ont une énergie chevillée au corps et répondent de manière complice à la gestique suggestive d’un chef au tempérament profondément romantique.

Michel Le Naour

Paris, Salle Pleyel, 11 novembre 2011

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Photo : DR