Bernard Haitink retourne chaque décennie à Beethoven, en proposant non pas des approches nouvelles, mais comme un approfondissement de l’art poétique qu’il y a toujours mis. Car ici rien de démonstratif ou de péremptoire mais un lyrisme, une élégance, une simplicité qui laissent le génie du compositeur de Fidelio émaner.

Cette fois pourtant, l’instrument en quelque sorte change. Haitink renonce aux grandes formations symphoniques qui multiplient les cordes ; il a voulu son nouveau Beethoven avec les équilibres clairs de l’Orchestre de Chambre d’Europe.
On guette déjà le tranquille et fin soleil de sa Pastorale, on ne demande qu’à être surpris par des 7e et 9e Symphonies probablement sveltes et alertes, on attend beaucoup du Triple Concerto avec Frank Braley et les frères Capuçon, on croit déjà entendre la finesse du dessin et l’esprit à la Haydn des 1ère et 4e Symphonies. Le théâtre s’invitera-t-il dans Leonore II et III ? Et le disque documentera-t-il ce nouveau cycle ? Pas sûr, mieux vaut donc être à ces concerts.

Jean-Charles Hoffelé

Cycle Beethoven de Bernard Haitink et de l’Orchestre de chambre d’Europe.
Les 2, 3 et 5 mars 2012 – à 20h
Paris - Salle Pleyel

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Photo : Clive Barda