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Karita Mattila en récital à Pleyel - Diva de la mélodie

On a l'illusion que Karita Mattila ne se consacre pas si souvent que cela au récital, et l'on pourrait même s'étonner, connaissant son goût de la scène et des personnages, qu'elle puisse simplement l'envisager. C'est mal connaître une artiste qui a toujours fait part égale entre lied et opéra, mieux, qui sait que la pratique de la mélodie est, tout à la fois la meilleure thérapeutique pour son instrument, et le terreau où son art se revivifie.

Une hygiène donc mais surtout un approfondissement des mots - car toujours chez Mattila le chant provient des mots, elle n'a jamais cultivé le son pour le son, elle est artiste avant d'être chanteuse - qui dessine chaque mélodie sans en oublier les perspectives et les arrière-plans.

Le programme qu'elle offre dans le vaisseau de Pleyel - où sa grande voix ne craint pas de se déployer - sera composé autour de l'un de ses cycles fétiches, les Sieben Frühe Lieder d'Alban Berg dont les nostalgies post-romantiques et la langue sécessionniste vont naturellement à son instrument. Autour, en part inégales, trois Debussy (on croit déjà l'entendre dans l'extatique et complexe Jet d'eau), un petit bouquet Strauss (Frühlingsfeier, surtout !), trois Brahms que viendront augmenter les nombreux bis dont sa nature généreuse est naturellement prodigue. Au piano, le comparse de toujours, Martin Katz.

Jean-Charles Hoffelé

Récital de Karita Mattila
20 mars – 20h
Paris – Salle Pleyel

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Photo : Lauri Eriksson
 

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