Pour leur nouveau cycle de concerts à Pleyel, Valery Gergiev et l’Orchestre Symphonique de Londres mettent en regard les deux premières symphonies de Brahms et celles de Szymanowski, parallèle dont les affinités électives ne sautent pas forcément aux yeux, et encore moins aux oreilles. Mais ce fut pourtant l’orchestre profond de Brahms qui abrita les songeries symphoniques de jeunesse de l’auteur du Roi Roger, comme le montrent assez ces premières partitions où se profile également un certain Richard Strauss.

Inutile de dire qu’on attend autant Gergiev dans la grande forme brahmsienne que dans les partitions plus aventureuses de Szymanowski. Mais on guettera surtout l’archet de Janine Jansen, la plus discrète et peut être la plus virtuose des violonistes de sa génération, qui se frotte aux si poétique et elliptique Premier Concerto du Polonais. L’enregistrera-t-elle ? Qui sait. En attendant on pourra toujours savourer l’album qu’elle vient de faire paraître (Decca), tout entier consacré à Prokofiev où un Deuxième Concerto pour violon poétique en diable voisine avec la Sonate pour deux violons et la Première Sonate avec piano (1).

Et prenez déjà rendez vous en décembre (les 15 & 16) pour la suite du cycle que dominera la faramineuse Troisième Symphonie, sous-titrée par Szymanowski « Le Chant de la Nuit », inspirée par la poésie mystique et érotique de Jalal ad-Dîn ar-Rümi.

Jean-Charles Hoffelé

(1) Janine Jansen joue Prokofiev ( Boris Brovtsyn, violon, Itamar Golan, piano, Orchestre Philharmonique de Londres, dir. Vladimir Jurowski) / 1 CD Decca 478 3546

London Symphony Orchestra, dir. Valery Gergiev
(Œuvres de Brahms et Szymanowski)
6 octobre (20h) & 7 octobre 2012 (16h)
Paris – Salle Pleyel

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Photo : DR