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La 9ème Symphonie de Mahler à l’Opéra de Tours - Une émotion partagée – Compte-rendu
Salle du Grand Théâtre comble pour entendre, pour la première fois à Tours, la Neuvième Symphonie de Mahler dirigée par Jean-Yves Ossonce. Une heure et demie de concentration et aussi de spectacle visuel pour une partition, véritable maelström sonore aux états d’âme changeants, où l’expressivité, l’intensité, la causticité, rejoignent la poésie, le lyrisme et le sentiment d’éternité.
Toujours claire et précise dans les attaques, la lecture du chef allie aux élans d’enthousiasme et à une pulsation rythmique exacte (Rondo-Burleske) le souci constant d’efficacité dramatique. Chaque détail prend sa juste place sans jamais nuire à l’arche unitaire. L’art du sostenuto et la conduite du discours s’expriment avec une émotion contenue dans un final au tempo idéal, sans pathos. La progression mélodique savamment dosée, l’ampleur du souffle au phrasé exacerbé -avec des cordes chauffées à blanc -, atteignent un paroxysme avant de se dissoudre dans un silence partagé de longues secondes par le public à la fin de l’exécution.
A l’écoute de cette interprétation engagée au cours de laquelle chaque musicien de l’Orchestre Symphonique Région Centre-Tours s’investit (parfois même à la limite de la rupture), on mesure le niveau atteint par cette formation soudée depuis de nombreuses années par un travail en profondeur. L’éblouissante démonstration qu’elle a proposée dans cette partition testamentaire semée d’embûches restera dans les mémoires.
Michel Le Naour
Tours, Grand Théâtre, 12 avril 2014
Photo © LB Photos
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