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Yannick Nézet-Séguin et l’Orchestre Philharmonique de Rotterdam au TCE – Electrisant ! - Compte-rendu
Tragique, la Sixième Symphonie de Mahler l’est assurément sous la baguette survoltée de Yannick Nézet-Séguin (photo) qui, au Théâtre des Champs-Elysées, transcende l’Orchestre Philharmonique de Rotterdam ( formation dont le chef québécois est directeur musical depuis 2008). Pupitres chauffés à blanc, engagement physique pour une interprétation galvanisante d’une puissance et d’une énergie qui tient sans cesse en haleine.
Dès les trompettes de la marche de l’Allegro energico initial scandée par les timbales, on sait que le parcours se fera sous tension ; même les courts moments de détente (Andante moderato) puisent dans un lyrisme sombre. Le final, flamboyant, haletant, ne laisse aucun moment de répit jusqu’à la fin tragique du héros frappé par les trois coups du destin. On sort sous le choc de cette exécution tendue comme un arc. Une superbe illustration de la capacité d’un chef à galvaniser un orchestre.
Les deux jours suivants, à Pleyel, les concerts Brahms de l’Orchestre de Cleveland sous la direction lisse de son directeur musical (1), l’Autrichien Franz Welser-Möst, ne suscitent pas le même engouement. Le classicisme tempéré, la fluidité du discours dans les 1ère et la 2ème Symphonies paraissent à la longue ennuyeux. Fort heureusement, le Concerto en ré majeur est sauvé par la sûreté d’archet de Nikolaj Znaider, et la pièce de Jörg Widmann intitulée Teufel Amor (2012) par la virtuosité légendaire des musiciens de Cleveland.
Michel Le Naour
(1) Le contrat de F. Welser-Möst à Cleveland vient d'être prolongé jusqu'en 2022.
Paris, Théâtre des Champs-Elysées, 19 septembre (Rotterdam / Nézet-Séguin), et Salle Pleyel, 20 et 21 septembre 2014 (Cleveland/ Welser-Möst)
Photo © DR
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