Journal
Une Tragédie florentine et Pagliacci à l’Opéra de Monte Carlo - De la jalousie
Bonne idée de regrouper en une soirée deux ouvrages qui paraissent antithétiques, Pagliacci de Ruggero Leoncavallo et Une Tragédie florentine d’Alexander von Zemlinsky. Enfin, antithétiques seulement de loin.
Ce sont deux drames de la jalousie terminés dans le sang. Si pour Pagliacci le meurtre produit le baiser de rideau, dans Une Tragédie florentine, l’assassinat de Guido Bardi provoque chez Bianca un sursaut de passion érotique pour son assassin de mari. Freud est passé par là et entre la création de Pagliacci le 21 mai 1892 au Teatro dal Verme de Milan et celle d’Une Tragédie florentine le 30 janvier 1917 au Hofftheater de Stuttgart, l’esthétique musicale a radicalement changé.
Avec cela les deux partitions sont ramassées, denses, deux actes mais enchaînés pour Pagliacci, un seul pour Une Tragédie florentine, et si le premier initie le vérisme, le second, tout en étant un précipité musical de la Sécession viennoise, s’y adonne à sa manière.
Contrairement à ce qui avait été initialement prévu, c'est finalement Alex Aguilera qui règle les deux ouvrages. Marcelo Alvarez (photo) devrait sauver Canio de tout histrionisme et le chanter stylé comme le faisait jadis Bergonzi. Pour Zemlinsky Samuel Youn, un des grands Holländer d’aujourd’hui , incarnera le sombre Simone, et la Bianca de Barbara Haverman sera séduite par le Guido Bardi flamboyant de Zoran Todorovitch. Et dans la fosse, rien moins que Pinchas Steinberg !
Jean-Charles Hoffelé
Leoncavallo : Pagliacci / Zemlinsky : Une Tragédie florentine
19, 22, 25 et 28 février 2015
Monte Carlo – Opéra
www.opera.mc
Photo © 2014 by www.marceloalvarez.com
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