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Julien Masmondet, chef d’orchestre – Sous le signe de Mozart

Passionnante et irremplaçable expérience que celle vécue par le jeune chef Julien Masmondet qui pendant trois saisons (2011-2014) a été, à l’instar son collègue letton Andris Poga, assistant de Paavo Järvi à l’Orchestre de Paris. « Andris et moi nous avons eu de nombreuses occasions de diriger l’Orchestre en concert, ce qui pour des assistants est assez rare, dans œuvres très variées. Avec le recul, je me rends compte que j’ai engrangé beaucoup de répertoire durant ces trois saisons, de Haydn à la musique de notre temps, avec surtout du « gros » répertoire symphonique du XIXe siècle. »

« Et quelle chance aussi d’avoir pu assister Paavo Järvi sur l’ensemble de ses séries. Au-delà de ce travail, il s’est montré très généreux, il m’a consacré du temps pour travailler les partitions, même celles destinées à des concerts que je donnais ailleurs comme chef invité. C’était une occasion en or que de pouvoir côtoyer une telle personnalité, mais aussi que de travailler avec les musiciens de l’Orchestre de Paris au contact desquels j’ai énormément appris, poursuit Julien Masmondet. Je reste d’ailleurs en relation avec eux et des projets se dessinent ici ou là avec certains. Outre la collaboration avec Paavo Järvi, j’ai aussi pu assister des chefs invités tels que Herbert Blomstedt ou Christoph von Dohnányi. Collaborer avec certains solistes aussi : je garde un souvenir marquant d’un concerto de Mozart avec Emmanuel Ax, de Tabea Zimmermann dans Bartók ou de Jorge Luis Prats dans le 2ème de Rachmaninov – un moment incroyable ! Autant de rencontres très fortes qui resteront gravées dans ma mémoire. »

On retrouve bientôt Julien Masmondet à la tête de l’Orchestre symphonique de Bretagne et au côté d’un des plus fins mozartiens du piano français, François Dumont, pour trois concerts qui accompagnent la sortie d’un CD Mozart par les mêmes sous le label que la formation bretonne lance avec cette galette. «Je connais François Dumont depuis un bon moment déjà, explique J. Masmondet, et lorsqu’il a été sollicité pour réaliser cet enregistrement, il a manifesté le souhait de collaborer avec moi, ce d’autant plus que nous avons déjà joué ces Concertos nos 9 et 20 ensemble. La rencontre avec l’orchestre s’est très bien passée. J’ai trouvé une formation très dynamique, concentrée et motivée par le projet. Le disque a été enregistré en septembre dernier à l’Opéra de Rennes. »

C’est d’ailleurs là que l’on aura le bonheur de retrouver Julien Masmondet et François Dumont, les 18 et 19 février, dans un programme d’autant plus alléchant que, outre les deux concertos de Mozart précités, y figurent aussi le Concerto pour orchestre à cordes de Stravinski et le Concerto pour violoncelle de Thierry Escaich sous le magnifique archet d’Emmanuelle Bertrand  (programme repris à l’identique le 27 à Lamballe).

Mozart est décidément très présent pour Julien Masmondet en ce début 2015. Après la Bretagne, il prend le chemin de l’Opéra de Montpellier pour diriger La Clémence de Titus (cinq représentations, du 3 au 12 avril) «Il s’agit d’une production avec des chanteurs jeunes mais déjà confirmés (dont Kangmin Justin Kim ! ndlr) ; Jorinde Keesmaat, assistante de Warlikowski, signe un mise en scène assez moderne et révolutionnaire, précise-t-il. Je connais déjà les musiciens de l’Orchestre de Montpellier car j’ai fait plusieurs concerts avec eux l’année passée. Je suis très heureux que l’on ait fait appel à moi pour un projet lyrique ; j’éprouvais le besoin de rééquilibrer un peu les choses entre symphonique et lyrique – un domaine que je souhaite développer. La Clémence de Titus est l’un de mes opéras de Mozart préférés, on y trouve des pages vraiment uniques. J’aime la manière avec laquelle le compositeur renouvelle le genre opera seria.

Artiste bien occupé, Julien Masmondet n’en oublie pas pour autant son Festival « Musique au pays de Pierre Loti » dont la 11ème édition se tiendra du 18 au 25 avril. Elle accueillera des artistes tels que François Dumont, la soprano Helen Kearns, la comédienne Catherine Frot, mais aussi des musiciens turcs. Une fois de plus, nombre de compositeurs français rarement joués seront à l’honneur avec un thématique « marine » illustrée par des pages de Jean Cras, Albert Roussel, Guy Ropartz, etc. Nouveauté de l’édition 2015, l’ouverture après rénovation du Théâtre de la Coupe d’or à Rochefort permet d’ajouter ce théâtre  - à la très belle acoustique - aux lieux habituellement occupés par la manifestation.

On sait les liens privilégiés de Pierre Loti avec la Turquie. Depuis longtemps déjà, Julien Masmondet échafaude un projet de festival en Turquie. Il verra enfin le jour à l’automne prochain à Istanbul dans des lieux attachés à la mémoire de l’auteur d’Aziyadé, en particulier le quartier d’Eyup et sa fameuse « colline Pierre Loti » - avec vue imprenable sur le Bosphore. Toute la programmation (6 concerts) sera axée sur la musique française de la fin du XIXe et du début du XXe siècle et fera appel à des fidèles de Musique au Pays de Pierre Loti ( F. Dumont, H. Kearns, Vincent Le Texier, D. Sandre, etc.). Promis, on vous en reparle le moment venu.

Alain Cochard
(Entretien avec Julien Masmondet réalisé le 5 février 2015)
 
François Dumont, Emmanuelle Bertrand, Orchestre symphonique de Bretagne, dir. Julien Masmondet
Œuvres de Mozart, Stravinski, Escaich
18 et 18 février – 20h
Rennes – Opéra
27 février – 20h30
Lamballe –Quai des Rêves
http://www.orchestre-de-bretagne.com/Mozart-Stravinsky

Mozart : La Clémence de Titus
L3, 5, 7, 9, 12 avril 2015
Montpellier – Opéra-Comédie
www.opera-orchestre-montpellier.com
 
Festival Musique au Pays de Pierre Loti
18-25 avril 2015
http://festival-mppl.com

© DR

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