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Luis Fernando Pérez en récital à la Maison de la Radio - Expresso, mais de style - Compte-rendu
La nouvelle série de Radio France « Espresso Concert » (des rendez-vous de format court qui débutent à 19h00) accueillait l’Espagnol Luis Fernando Pérez dans ce répertoire de musique ibérique qui lui va comme un gant.
En ouverture, deux Sonates (nos 84 et 87) du Padre Antonio Soler conjuguent moments de pure mélancolie et bonheur digital. Les deux extraits des Goyescas de Granados (Quejas, o la maja y el ruiseñor, El amor y la muerte), tout en délicatesse et en souplesse, font passer des moments de grâce et de frissons par les feulements d’une sonorité à la subtilité inouïe.(1)
Toute l’introspection de Mompou traverse ensuite l’exécution des Scènes d’enfants (1915-1918), d’une sensibilité à fleur de peau (Jeux sur la plage) et d’une totale liberté de ton (Jeunes Filles au jardin). Dans El Albaicín d’Albeniz, le soliste sait créer tout un univers mystérieux traité à la pointe sèche, et en bouquet final, la Suite de L’Amour sorcier Falla procure un plaisir aussi charnel que rythmique (La Danse du feu). Loin des démonstrations et des effets de manche, Luis Fernando Pérez propose une invitation au voyage dont la générosité communicative transparaît dans un jeu aussi sensuel qu’élégant. Une leçon de style.
Michel Le Naour
(1) Rappelons que Luis Fernando Pérez a signé un superbe enregistrement des Goyescas pour la label Mirare ( + Valses poéticos ; MIR 138)
Paris, Studio 104, Maison de la Radio, 4 mars 2015
Photo © P.H. Martin
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