Journal
Jaap van Zweden dirige Das Klagende Lied à l’Orchestre de Paris – Tension expressionniste – Compte-rendu
Vaste programme pour l’Orchestre de Paris qui accueille le chef néerlandais Jaap van Zweden (photo) dans le 20ème Concerto pour piano de Mozart (avec David Fray en soliste) et la monumentale fresque Das Klagende Lied de Mahler, œuvre de plus d’une heure écrite par un compositeur de vingt ans encore étudiant au Conservatoire de Vienne, qui par sa dimension préfigure les symphonies futures avec voix, chœur et orchestre.
Interprétation claire, à fleur de notes, du 20ème Concerto en ré mineur de Mozart par David Fray dont les doigts agiles et aériens à la transparence lumineuse bénéficient d’un accompagnement attentif. L’Allemande de la Partita n°2 de J-S. Bach donnée en bis laisse une sensation d’éternité.
Exécutée dans sa version originale en trois mouvements, Das Klagende Lied bénéficie d’une direction magistrale et flamboyante qui élève cette partition à des niveaux de tension expressionniste. Superbe plateau constitué de chanteurs en parfaite synergie : la soprano Melanie Diener, la mezzo-soprano Iris Vermillion, le ténor Werner Güra, le baryton Ludwig Mittelhammer. Le Chœur de l’Orchestre de Paris préparé par Lionel Sow témoigne d’une homogénéité constante et d’un élan généreux, tandis que les deux jeunes adolescentes de la Maîtrise de Paris, Michelle Bréant et Fanny Dupont, apportent une note de fragilité émouvante dans la troisième partie.
La partition se déroule dans un même souffle, défendue par des musiciens chauffés à blanc dont la ferveur et la communion avec le chef font plaisir à voir. Directeur musical à Dallas depuis 2008, Jaap van Zweden aurait postulé pour la succession d’Alan Gilbert à l’Orchestre Philharmonique de New York, une annonce de très bon augure pour les musiciens de la Grosse Pomme.
Michel Le Naour
Paris, Philharmonie 1, 7 mai 2015
Photo © Hans van der Woerd
Derniers articles
-
27 Novembre 2024Alain COCHARD
-
27 Novembre 2024Laurent BURY
-
26 Novembre 2024Récital autour de Harriet Backer à l’Auditorium du musée d’Orsay – Solveig, forcément – Compte-renduLaurent BURY