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Rémi Geniet en récital à Gaveau – Intelligence pianistique – Compte-rendu
Second Prix au Concours Reine Elisabeth en 2013, Rémi Geniet (22 ans) était l’invité de la série « L’âme du piano » salle Gaveau. Avec justesse et intelligence, il confronte des pages de J-S. Bach avec d’autres de Chopin, dont on sait l’admiration pour l’auteur du Clavier Bien Tempéré.
Dans la Partita n° 4, le soliste, d’une capacité digitale impressionnante (Courante), manifeste une profonde simplicité (Sarabande). Son toucher égal sait varier timbres et couleurs et mettre en lumière les richesses tant polyphoniques qu'harmoniques du BWV 828. La Toccata en ut mineur BWV 911 prend une tournure orchestrale sous des doigts assurés qui se jouent de la difficulté d'une écriture arachnéenne.
Après la pause, Geniet donne aux 4 Mazurkas op. 17 de Chopin une tonalité sombre, soulignant davantage la mélancolie que l’esprit de la danse (Mazurka n° 4 en la mineur). La 3ème Sonate en si mineur est construite avec hauteur de vue (Allegro maestoso), absence d’épanchement (Largo), et atteint son point culminant dans un final à la pulsation maîtrisée. Généreux, les bis confirment l’étendue d’une riche palette sonore : aux Liebesleid et Liebesfreud de Kreisler/Rachmaninov, d’une virtuosité contrôlée, répond le Scherzo de la Sonate op. 2 n° 2 de Beethoven, fluide à souhait. Un interprète à suivre avec la plus grande attention.
Michel Le Naour
Paris, Salle Gaveau, 6 octobre 2015
Photo © Marc Roger / La Folle Journée
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