Jean Sibelius : Humoresques op. 87 & 89 / 2 Sérénades op. 69 / 2 Pièces pour violon et orchestre op. 77 / Suite pour violon et orchestre op. 117 / 5 Pièces pour violon et piano op. 81 / 3 Pièces pour violon et piano op. 2.
Nicolas Dautricourt, violon / Orquestra Vigo 430, direction Alejandro Garrido Porras  / Juho Pohjonen, piano. (1 CD la Dolce Volta LDV 23 / dist. Harmonia Mundi).
 

 
Si le Concerto op. 47 de Sibelius est devenu l’une des œuvres iconiques du répertoire de violon, les sept opus rassemblés sur ce disque sortent en revanche des sentiers battus. Peu fréquentés par les interprètes, ils représentent pourtant une part non négligeable de la production du Finlandais, fin connaisseur d’un instrument qu’il pratiqua avec assiduité dès son plus jeune âge. Il l’abandonna ensuite faute de pouvoir mener la carrière de soliste dont il rêvait, mais ne s’en détacha jamais complètement.   
 

Nicolas Dautricourt © Bernard Martinez
 
Sur son Stradivarius 1713 « Château Fombrauge » (1), Nicolas Dautricourt, l’un des violonistes les plus accomplis de sa génération, s’empare de ces pages séduisantes avec élégance, finesse de trait, justesse d’intonation ; sa subtilité et sa sensibilité s’accordent parfaitement à leur esprit. De caractère rhapsodique (Humoresques op. 87 et op. 89), proches d’un folklore réinventé, elles ne manquent ni de légèreté, ni de substance, et leur charme parfois désuet (Suite op. 117) le dispute à une fantaisie d’une totale liberté (Sérénades op. 69).
Le chef sévillan Alejandro Garrido Porras, à la tête de de l' excellent Orchestre Vigo 430, entretient une relation privilégiée avec Dautricourt qu’il connaît depuis plus de vingt ans. Cette complicité transparaît dans l’attention, la chaleur et la générosité de sa direction. Pour sa part, le pianiste Juho Pohjonen se met au diapason de son partenaire par un jeu toujours soucieux d'équilibre dans les Cinq Pièces op. 81 et les Trois Pièces op. 2.
 

Humoresque op. 89 n° 3 en mi bémol majeur ( extr.)
 
Un CD très réussi, servi avec bonheur par un interprète que l’on retrouve le 7 décembre prochain en concert au Théâtre du Ranelagh. « Un concert tel que je me le représente, dans toute sa diversité et son éclectisme, dit Nicolas Dautricourt.» Dominée par Sibelius, la première partie réunira le violoniste et Juho Pohjonen. Après la pause, les deux musiciens feront équipe avec Knut-Erik Sundquist (contrebasse), Pascal Schumacher (vibraphone), le Quatuor Capriccio et le Sirba Octet pour une fin de soirée festive faisant la part belle à Gershwin.
Quant à l’année 2016, elle commence aux Etats-Unis pour Nicolas Dautricourt puisqu’il est au côté du Detroit Symphony et de Leonard Slatkin (du 8 au 11 janvier) dans le Concerto de Mendelssohn.
 
Michel Le Naour

(1) Un instrument prêté par Bernard Magrez, propriétaire du Château Pape Clément

Site de Nicolas Dautricourt : www.nicolasdautricourt.com
 

Nicolas Dautricourt, violon, Juho Pohjonen, piano, Knut-Erik Sundquist (basse), Pascal Schumacher (vibraphone), Quatuor Capriccio, Sirba Octet
Œuvres de Sibelius, Gershwin, etc.
Lundi 7 décembre – 20h30
Paris - Théâtre du Ranelagh
www.theatre-ranelagh.com/fr/infos-pratiques

le disque de la semaine 6789