Journal
L’Orchestre Français des Jeunes à Aix et à la Philharmonie de Paris – Les membres de l’OFJ répondent à Concertclassic
Après un concert de fin de session d’hiver au Grand Théâtre de Provence (1), le 17 décembre, l’Orchestre Français des Jeunes est à Paris (2) dès lendemain, dans la Grande Salle de la Philharmonie, pour interpréter des œuvres de Berlioz (Carnaval Romain), Rachmaninov (Danses symphoniques) et Brahms (2ème Concerto pour piano, avec Nelson Freire - à Aix et à Marseille ). C’est le point d’orgue d’une année 2015 marquée par l’arrivée de l’Américain David Zinman à la direction musicale de l’OFJ.
David Zinman © Priska Ketterer
Depuis sa création en 1982, cette formation-école a permis à quantité de jeunes instrumentistes de se former au métier de musicien d’orchestre. Ses membres étaient les mieux placés pour rendre compte de l’irremplaçable expérience que constitue le passage par l’OFJ, d’autant plus formateur que ce dernier propose désormais, parallèlement aux activités d’orchestre, une série d’ateliers (posturologie, gestion du trac, médiation musicale, droits des musiciens-interprètes, projet artistique et entreprenariat, etc.). Du violon aux percussions, Concertclassic a donné la parole à dix instrumentistes (parfois nouveaux, parfois avec l’expérience d’une ou plusieurs sessions antérieures) en leur demandant de répondre au questionnaire ci-après.
Question n° 1 - (pour ceux qui participent pour la 1ère fois en 2015) : Pour quelles raisons avez vous présenté votre candidature l'OJF ?
Question n° 1 - (pour ceux ayant déjà participé à une ou plusieurs sessions) : Pour quelles raisons aviez-vous présenté votre candidature à l'OJF ? Dans quel état d'esprit avez-vous abordé la session 2015
Question n° 2 - David Zinman vient de prendre la direction musicale de l'OFJ. En quoi le travail avec ce grand maître vous a-t-il plus particulièrement marqué ?
Questions n°3 - Parallèlement à ses activités principales, l'OJF organise des ateliers autour de différents thèmes. Avez-vous participé à l'un ou plusieurs d'entre eux ? Si oui lequel (lesquels) et qu'en avez-vous retiré ?
Antoine PAUL, violon (sessions 2012, 2013, 2014 & 2015)
© DR
Né en 1993, Antoine Paul débute l’apprentissage du violon à 5 ans par la méthode Suzuki. Au cours de ses études, il suit l’enseignement de grands pédagogues tels Hratchia Harutunian, Christophe Poiget ou encore Alexis Galpérine dont il intègre la classe au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris en 2012. Il élargit aussi son répertoire musical en commençant la pratique de l’alto auprès de Marie-Christine Witterkoër et en intégrant en 2014 la classe de Sabine Toutain au CNSMDP, parallèlement à son cursus de violon.
Question 1 - La première fois que j'ai posé ma candidature pour l’OFJ (en 2012) je n'avais jamais vraiment eu d'expérience d'orchestre auparavant, et je venais d'être accepté au CNSM de Paris. Sachant déjà à ce moment que je voulais devenir musicien d'orchestre, l’OFJ me permettait d'avoir une formation adaptée à mes désirs, et de participer à une tournée exceptionnelle (Berlin, Abbaye de Saint-Florian …).
La session 2015 représentait donc ma quatrième année consécutive à l'OFJ, la deuxième en tant que violon solo. J'avais un peu peur de “tourner en rond” dans la mesure où le travail de formation à l'orchestre obéit à des codes très précis que j'ai déjà pu aborder ces dernières années. Mais le programme n'est pas le même, les membres de l'orchestre, comme les encadrants, changent, et je ne me suis pas ennuyé un seul instant.
Question 2 - J'appréhendais avec une grande excitation la session 2015 après trois ans sous la direction de Denis Russell Davies. David Zinman a apporté une vision complètement différente de l'interprétation musicale qui m'a beaucoup plu. Le programme abordé étant majoritairement décidé par le chef, David Zinman a fait des choix très différents de ceux de Denis Russell Davies. La manière de travailler en répétition était très différente aussi : Denis Russell Davies prenait le temps de parler pour expliquer beaucoup de choses ; David Zinman nous faisait ressentir beaucoup plus de choses en nous faisant plus jouer et nous écouter les uns les autres à travers plusieurs sortes d'exercices orchestraux. Ce sont deux approches de la musique très différentes mais complémentaires qui, l’une comme l’autre, nous font gagner beaucoup d'expérience.
Question 3 - Cette année, je n'ai participé à aucun atelier parallèle car j'avais beaucoup de travail personnel pendant l'été
Solvejg MAEDLER, violon (session 2015)
© DR
Née en 1991 à Saint-Louis (Alsace), Solvejg Maedler commence le violon à l'âge de sept ans. Trois ans plus tard elle intègre le Conservatoire de Colmar où elle restera jusqu'à l'obtention de son Diplôme de Perfectionnement dans la classe d'Hélène Sanglier. Elle poursuit son cursus au Conservatoire à Rayonnement Régional de Boulogne Billancourt dans la classe de Nathalie Chabot et obtient en 2012 son Diplôme d' Etudes Musicales Mention Très Bien à l'Unanimité. Elle est actuellement en fin de Licence à la Musikhochschule de Freiburg, après un semestre ERASMUS à l'Université de Vienne.
Question n° 1 - J'avais besoin d'une expérience d'orchestre à plus grande échelle par rapport à ce que je connais dans mon Université et ce que j'ai connu jusqu' à présent des différents conservatoires où j'ai étudié. La qualité de l'orchestre ainsi que les contacts favorisés par l'OFJ étaient également des raisons pour me présenter.
Question n° 2 – David Zinman a une incroyable présence : ses gestes, ses regards, et le simple fait qu'il soit devant nous éveillent dans l'orchestre une qualité de jeu différente. Nous n'avons jamais eu de longs discours, et n'en avions à mon avis pas besoin, tant sa direction était inspirante et ses conseils clairs et efficaces. De plus j'ai beaucoup apprécié la manière dont il s'adressait à nous, la finesse avec laquelle il traitait nos maladresses de jeunes musiciens !
Questions n°3 - J'ai fait de la musique de chambre et participé aux ateliers de médiation. Ces derniers m’ont conduit à m’interroger sur la manière dont le public entend et comprend ce que je joue. Mon discours est-il assez clair et parlant ? Ce fut pour moi très éclairant. J'ai également participé aux ateliers sur le trac, sur les droits des musiciens et à l'atelier « lancer son projet ». Ces deux derniers étaient très riches en informations, la difficulté étant peut-être de répondre aux besoins variés de renseignements en peu de temps et dans un grand groupe.
Je suis très reconnaissante de toutes ces rencontres précieuses permises par l'OFJ.
Mathilde DESVEAUX, alto (session 2015)
© DR
Mathilde Desveaux est née le 30 décembre 1994 en région parisienne. Elle débute l’alto en 2010 après dix ans de violon. Elle obtient son prix en 2015 au CRR de Paris. Cette même année, elle est sélectionnée pour participer à la session d’été de l’Orchestre Français des Jeunes. Elle intègre le CRR de Boulogne-Billancourt dans la classe d’Isabelle Lequien à la rentrée 2015.
Question n° 1 - Je me suis présentée à l'OFJ parce que j'avais très envie de faire un stage d'orchestre de bon niveau avec de très bons tuteurs, chef et solistes. De plus, je connais des amis qui le faisaient déjà, et j'ai voulu partager ça avec eux.
Question n° 2 - Le travail avec David Zinman m'a marquée sur le plan musical car la moindre chose qu'il nous dit est parfaitement juste ; il trouve la solution au moindre problème musical, d'ensemble, de justesse, etc. Du point de vue humain, j’ai été très touchée par sa gentillesse et sa volonté de travailler avec nous.
Questions n°3 - J'ai participé à l'atelier de découverte du concert avec les enfants. J'y ai appris des méthodes de travail, d'approche de la musique classique et contemporaine.
Louise ROSBACH, violoncelle (sessions 2012 & 2015)
© DR
Issue d'une famille de musiciens, Louise Rosbach débute le violoncelle à l'âge de quatre ans. Après des études aux CRR de Dijon dans la classe de Christian Wolff, elle rejoint en le Pôle Supérieur de Paris Boulogne-Billancourt dans la classe de Xavier Gagnepain, où elle obtient en 2014 son DNSPM et sa licence de musicologie. Elle poursuit
actuellement ses études avec Patrick Demenga à la Haute Ecole de Musique de Lausanne en master d'interprétation.
Question n° 1 - Lorsque je me suis présentée pour la première fois à l'OFJ en 2012, je n'avais que très peu d'expérience d'orchestre symphonique. C'était donc vraiment afin de découvrir de façon plus approfondie le métier de musicien d'orchestre que je m'étais inscrite. J'ai abordé la session 2015 d'une toute autre manière, ayant depuis développé une pratique orchestrale plus régulière et passant du dernier pupitre de violoncelle à la place de violoncelle solo : un stress très différent mais non moins intense !
Question n° 2 -La rencontre avec David Zinman a été un grand choc, tout particulièrement lors de la première lecture de la 4ème Symphonie de Beethoven que nous avons travaillée avec lui cet été. Il proposait une version très différente de ce que j'avais déjà pu entendre, et c'est peut être la première fois que j'ai ressenti cette sensation d'être l'instrument d'une interprétation, d'être à ce point au service d'un chef. De plus, la force de son engagement musical restera toujours pour moi un idéal à atteindre.
Question n°3 - J'ai participé à un groupe de musique de chambre, avec lequel nous avons non seulement joué une œuvre, que nous avons travaillée avec différents professeurs, mais nous avons aussi dû mettre en scène la façon dont on allait la présenter à un public pas nécessairement initié à la musique classique. Ce travail de médiation musicale a mis fin à beaucoup de préjugés, mais m'a également beaucoup fait réfléchir sur le rôle de musicien.
Suliac MAHEU, contrebasse (session 2015)
© DR
Né à Vannes en 1994, Suliac Maheu commence la contrebasse à l'âge de 10 ans au CRD de Vannes, puis entre au CRR de Rennes en 1ère et Terminale en classe à mi-temps Musique-Scientifique. Après son bac en 2011, il entre au CRR de Rouen où il obtient son DEM deux ans plus tard, avant d'entrer en cycle de perfectionnement au CRR de Paris dans la classe de Stanislas Kuchinski. Depuis Septembre 2015, Il est en perfectionnement au CRR de Boulogne-Billancourt dans la classe de Daniel Marillier, soliste à l'Orchestre de l'Opéra de Paris.
Question n°1 - En août 2009, j'ai pu écouter l'OFJ qui se produisait à Rennes et j'ai entendu ce qui était pour moi un orchestre d'un niveau professionnel. Je ne savais pas trop ce que je voulais faire de ma vie et cela a été une révélation de voir une centaine de jeunes réunis pour partager une passion commune avec tant de bonheur et d'énergie. Je n'avais pas à l'époque le niveau pour intégrer l’OFJ, mais cela me paraissait être une référence pour faire partie du milieu de la musique classique et apprendre le métier de musicien d'orchestre. Une fois mon niveau instrumental développé, je me suis présenté au concours d'entrée.
Question n°2 - Avant d'aborder cette session, je savais que j'allais être impressionné par le grand homme qu’est David Zinman, connaissant sa carrière internationale, sa discographie et sachant qu'il avait dirigé les plus grands orchestres du monde. En regardant ses photos, j'avais peur qu'il soit trop autoritaire avec nous … Tout au contraire, dès la première lecture, j'ai découvert un homme au tempérament très calme, d'une humanité débordante mais d'une puissance extraordinaire. Ce qui m'a le plus impressionné dans sa direction, c'est quand, en répétition, il s'arrêtait de diriger, croisait les bras et que tout marchait rien que par sa présence, un regard ou des gestes très simples. Et quand l'orchestre s'arrêtait de jouer, il avait toujours des paroles brèves mais très efficaces, comme s'il « s'effaçait » pour nous laisser jouer ensemble et nous écouter mutuellement au sein des différents pupitres.
Questions n°3 - J'ai participé entre autres à l'atelier de posturologie. Tous les jours, en jouant de notre instrument, et particulièrement les contrebassistes, nous déformons notre corps. Et quand nous passons toute une journée à l'orchestre, il est mis à rude épreuve. Pour éviter des douleurs trop importantes, il est important de savoir comment s'asseoir sur un tabouret, comment tenir sa contrebasse, et on ne nous l'apprend pas toujours. C'était l'occasion de le faire et j'ai appris certaines choses que je mets en pratique tous les jours. J'ai aussi participé aux ateliers de médiation culturelle qui m'ont fait réfléchir sur les différents moyens que l'on peut utiliser pour faire venir un public qui n'est pas habitué à écouter de la musique classique. Au vu de la société actuelle et de l'état de la culture en France, si on ne veut pas être au chômage technique plus tard, il est important de développer cela au maximum !
Martin VAYSSE, clarinette (Session 2015)
© DR
Né en 1992, Martin Vaysse est titulaire d'un DEM de clarinette au CRR de Lyon. Actuellement, il étudie au CNSMD de Lyon dans la classe de Nicolas Baldeyrou en 3ème année de licence (DNSMP). Il est également titulaire d'un DEM de piano. Il est lauréat du Concours de Clarinette en Picardie 2012 dans la catégorie Excellence.
Question n°1 - J'ai décidé de me présenter car j'adore l'orchestre, et l'OFJ est réputé pour être un orchestre de bon niveau donnant de l'expérience (en vue d'intégrer prochainement un orchestre professionnel).
Question n°2 - Partager ce moment avec David Zinman a été très enrichissant pour moi. En effet, en plus d'être très gentil et très à l'écoute, il a su imposer son style de manière très efficace ; on voit tout de suite qu'il a beaucoup d'expérience.
Question n°3 - Je n'ai pas participé aux autres ateliers proposés par l'OFJ.
Camille GIRAUDO, hautbois (session 2015)
@ CR
Née en 1989 à Chenôve, Camille Giraudo commence par l’apprentissage de la flûte à bec et passe au hautbois à l’âge de 11 ans. Après une licence de musicologie, elle décide de me consacrer uniquement au hautbois. Elle rentre alors au CRR de Rueil-Malmaison pour se perfectionner. Elle étudie actuellement à la Haute Ecole de Musique de Lausanne en master de pédagogie, dans la classe de Jean-Louis Capezzali.
Question n° 1 - Pour avoir l’opportunité de vivre une expérience pédagogique « en immersion » au sein de cet orchestre réputé.
Question n° 2 - David Zinman nous a fait prendre conscience de l’importance et de l’impact qu’à l’écoute sur le son de l’orchestre. Il a été très patient avec nous, tout en étant exigeant.
Questions n°3 - J’ai participé au projet de musique de chambre et à celui de médiation qui m’ont tous deux aidée à m’adresser plus facilement à un public. Ils m’ont aussi fait prendre conscience que la médiation est une excellente façon de promouvoir la musique classique.
Victor HAVIEZ, cor (sessions 2014 & 2015)
© DR
Victor Haviez (20 ans) a montré très tôt un vif intérêt pour la musique et a commencé le piano en cours particuliers. A 9 ans il choisit le cor pour jouer en orchestre et entre au CRR d’Angers. Lauréat de concours de cor et de musique de chambre, il entre à 15 ans en DEM au CRR de Nantes, et passe son Bac S à 16 ans. Admis en 2013 au CRR de Paris, il y obtient un prix de perfectionnement à l’unanimité avec félicitations du jury dans la classe de Vladimir Dubois, un prix de perfectionnement de musique de chambre dans la classe de Pascal Proust et un certificat du Département de Formation à l’Orchestre. Parallèlement, il prépare un DEM d’orgue auprès Johann Vexo. Actuellement, il poursuit ses études dans la classe d’André Cazalet au CNSMDP.
Question n° 1 - Un rêve de très jeune musicien ! Jouer des œuvres du grand répertoire dans un orchestre de haut niveau. Ressentir et vivre l’orchestre en même temps que la musique. L’OFJ est le lieu des premières : passer un premier concours d’orchestre, être dirigé par un grand chef, participer à une tournée, faire des rencontres, tisser des liens d’amitié durables, etc. Faire l’OFJ est une expérience unique. C’est une étape concrète pour se projeter dans une carrière de musicien. Je suis très heureux d’être réinvité, de poursuivre l’aventure, et conscient de la chance qui s’offre pour progresser, pour s’affirmer.
Question n° 2 - Participer aux sessions 2014 et 2015 a été une expérience très enrichissante. Dennis Russell Davies et David Zinman : deux directions, deux personnalités, deux styles. Et une exigence commune de qualité ! Deux sessions différentes car j’occupais un poste de cor grave en 2014 et de cor aigu en 2015.
Charismatique, David Zinman incite à l’écoute, la précision. Sa direction est sensible et rigoureuse. Son attitude bienveillante rassure et l’ambiance est attentive et rieuse. Il manifeste un grand respect, de la tendresse, et est très apprécié par l’ensemble de l’orchestre.
Questions n°3 - La préparation à la musique de chambre se fait dans des conditions idéales. Les musiciens sont disponibles ce qui permet de monter rapidement des formations originales et adapter des arrangements comme le Roméo et Juliette de Prokofiev, donné en sextuor puis en version de « poche » à 12 musiciens et 3 récitants. L’accent est mis sur la médiation par une connaissance approfondie de l’œuvre. Dégager les ressorts pour une présentation ludique auprès de publics divers. L’énergie du groupe permet de jouer dans la rue, en prison, en maison de retraite, à l’hôpital. L’envie de jouer ensemble est très forte, et donner prend tout son sens.
L ‘OFJ offre l’opportunité de traiter des sujets rarement abordés au cours des formations. Les ateliers de posturologie, gestion du trac sont indispensables. On y glane des conseils applicables à long terme, mais surtout une réflexion sur l’importance du mental, sur le corps, les douleurs, etc. ; chacun peut y trouver de quoi cheminer.
L’atelier d’interprétation suivi en 2014 est un excellent souvenir. Les clefs données par Nicolas Simon ont permis de comprendre le style et les sonorités recherchées. Un travail très efficace.
Juliette TRICOIRE, trombone (session 2015)
© Florent Gauthier
Juliette Tricoire (18 ans) a été admise à l'unanimité en avril 2015 dans la classe de Michel Becquet au CNSMD de Lyon. Elle a commencé le trombone en 2006 au CRR de Montpellier – sa ville natale - avec Elisabeth Montion-Rebreyend et a obtenu son Diplôme d'Etudes Musicales en mai 2014, avec la mention très bien à l'unanimité avec les félicitations du jury.
Question n°1 - Au cours de différents stages, j'ai rencontré plusieurs personnes ayant participé à l'OFJ et toutes ont été unanimes : c'est une expérience humaine et musicale à vivre au moins une fois. J'ai donc tenté ma chance dans le but de travailler en immersion totale avec d'autres jeunes ayant pour la musique une passion égale à la mienne. J'ai également été attirée par le programme proposé ainsi que par l'opportunité de pouvoir jouer sous la direction d'un chef tel que David Zinman.
Question n°2 - La direction de David Zinman diffère de celles dont j'ai pu faire l'expérience auparavant. Il n'a pas, ou peu, eu besoin de parler pour faire comprendre à l'orchestre la manière dont il voulait faire vivre la musique. Tout passait par des regards, des expressions et cela restait pourtant très clair. Je pense que c'est une bonne chose pour les musiciens de l'OFJ que de travailler avec un chef ayant une telle expérience. C'était une belle rencontre qui m'aura aussi beaucoup apporté sur le plan humain.
Question n°3 - J'ai participé à l'atelier "comment cachetonner", ainsi qu'à celui sur la médiation. La médiation, dans le cadre de la musique de chambre, m'a particulièrement enrichie et a élargi ma vision du lien traditionnellement établi entre le public et le(s) musicien(s) lors d'un concert. Bien que ce soit une formation secondaire pendant le stage, elle m'a autant apporté que celle du musicien d'orchestre.
Nathanaël ISELIN-MILHIET, percussions (sessions 2014 et 2015)
© DR
Né en 1993, Nathanaël Iselin-Milhiet a commencé ses études musicales au Conservatoire de Limoges, où il a reçu une formation en percussions, piano, accompagnement, clavecin, direction d'orchestre, analyse et écriture musicale. Il poursuit actuellement ses études au CNSM de Paris en percussions, écriture musicale et direction d'orchestre.
Question n° 1 - L'OFJ est une institution reconnue pour dispenser une formation de qualité, et nous permettre d'aborder le grand répertoire symphonique avec un orchestre de très bon niveau. Cela semble tout naturel lorsqu'on veut faire de l'orchestre son métier de vouloir pratiquer autant que possible, y compris pendant les congés d'été.
La session 2014 avait été une formidable expérience musicale et humaine : à l'OFJ chaque musicien est présent ni par obligation, ni pour des raisons financières, mais uniquement par sa volonté de faire partie de cette ensemble et d'en tirer la meilleure expérience possible. Cela fait une énorme différence en terme d'ambiance de travail, de plaisir de jouer tous ensemble, et, je pense, cela se ressent en concert. Rares sont les moments où on a la chance de jouer au sein d'un orchestre si motivé et passionné, et il me semblait évident que je souhaitais y participer de nouveau, lors de la session 2015.
Question n° 2 - Le travail de David Zinman, sa façon d'aborder la musique, et surtout de faire travailler un orchestre m'ont beaucoup éclairé. Il met véritablement en pratique ce que nous savons tous en théorie, mais que peu appliquent à ce point : le rôle du chef n'est pas (seulement) de battre la mesure, mais d'apporter une vision musicale à l'orchestre, de le porter pour transformer des notes en musique. Par ailleurs, lors du travail en répétition, il a fait preuve d'une grande pédagogie, par exemple en s'arrêtant parfois totalement de battre, pour rendre l'orchestre plus indépendant sur des questions d'écoute et de mise en place.
Questions n°3 - En 2014, j'ai participé entre autres à l'atelier sur l'interprétation historiquement informée, qui m'a paru très pertinent. En une séance, il ne s'agit bien sûr que d'une sensibilisation à ce vaste sujet, mais il est fondamental que les musiciens aient conscience des nombreuses différences entre notre époque et celle des œuvres que nous jouons, car cela a de très nombreuses conséquences sur notre façon de concevoir et de jouer la musique, et cela même sur instruments modernes.
Dossier coordonné par Alain Cochard
(1) L’Orchestre Français des Jeunes est un résidence au Grand Théâtre de Provence depuis 2007.
(2) Un concert qui a donc lieu peu après celui, remarqué, de l’Orchestre Français des Jeunes Baroque, dont Leonardo García Alarcón a pris la direction musicale cette année/ lire le CR de Pierre-René Serna : www.concertclassic.com/article/lorchestre-francais-des-jeunes-baroque-aux-bouffes-du-nord-une-prouesse-compte-rendu
Orchestre Français des Jeunes, direction David Zinman
Nelson Freire, piano ( à Aix ET à Paris)
Œuvres de Berlioz, Rachmaninov et Brahms
17 décembre 2015 - 20h30
Aix-en-Provence – Grand Théâtre de Provence
http://www.concertclassic.com/concert/brahms-berlioz-rachmaninov
18 décembre 2015 – 20h30
Paris – Philharmonie I (Grande Salle)
http://www.concertclassic.com/concert/le-carnaval-romain-de-berlioz
Site de l'Orchestre Français des Jeunes : www.ofj.fr
Concertclassic adresse ses plus vifs remerciements aux musiciens qui ont accepté de participer à cette enquête, et à l’Agence Sequenza (à Valentine Franssen en particulier) pour sa précieuse collaboration.
Photo OFJ en tourrnée © DR
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