Pianiste discret, Sodi Braide peut pourtant prétendre à une reconnaissance que ses dons justifient à plus d’un titre. Primé à Leeds en 2003 et au Concours Van Cliburn en 2005, il mène depuis une carrière assez confidentielle mais toujours marquée par une musicalité pleine tact et d’élégance. Son programme Schubert a mis en valeur la poésie d’un discours qui captive sans cesse par sa concentration, sa subtilité et une grande variété de couleurs. Des qualités que l'ont peut par ailleurs apprécier dans un beau CD Franck paru chez Lyrinx.
 
Trois Moments musicaux et trois Impromptus D. 899 : bien composé, ce bouquet contrasté est servi par un profond sens narratif. Braide se meut avec naturel dans le temps schubertien, tout en sachant surmonter les limites d’un instrument quelque peu… fatigué. Les transcriptions de deux lieder par Liszt montrent l’étendue de la palette sonore (Der Müller und der Bach) et le sens dramatique (Erlkönig) de l’interprète avant que, en bis, la célèbre Stänchen ne couronne le récital avec une fluidité qui coule de source.
L’émotion, palpable, est partagée par un public nombreux. Que l'on aimerait avoir plus souvent l’occasion de profiter du talent de Sodi Braide sur les scène françaises !
 
Michel Le Naour

Paris, Mairie du 9^e arrondissement Salle Rossini, 16 décembre 2015
 
Site de Sodi Braide : www.sodibraide.com