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12ème Concours international de piano d’Orléans – Chercheur d’artistes
Le moment du passage de relai est venu au Concours international de Piano d’Orléans où Isabella Vasilotta (photo) a pris la succession de Françoise Thinat en décembre dernier au poste de directrice artistique d’Orléans Concours International (OCI).(1) Forte d’études de piano, de musicologie et d’activités dans la communication et la presse écrite ou radiophonique, la jeune Milanaise est à présent à la tête d’une association qui chapeaute deux concours biennaux (l’un sur les années paires, l’autre sur les impaires) : le Concours international de piano d’Orléans et le Concours Brin d’herbe, lui aussi dédié au répertoire XXe siècle et contemporain mais réservé aux jeunes pianistes de 8 à 18 ans.
Un « vrai joyau » dit très justement I. Vasilotta de ce qu’a bâti Françoise Thinat depuis 1989. Cette dernière demeure d’ailleurs présidente d’OCI et la nouvelle directrice artistique se réjouit de l’avoir à ses côtés et de pouvoir profiter de son « énorme expérience » durant cette période de transition.
Françoise Thinat © Jean-Baptise Millot
Fabio Grasso, Toros Can, Winston Choï, Francesco Tristano Schlimé, Wilhem Latchoumia, Christopher Falzone (hélas tragiquement disparu en 2014), Imri Talgam : les noms de ces quelques lauréats prouvent qu'Orléans a su détecter de vraies personnalités. « Nous cherchons des artistes », rappelle I. Vasilotta ; on ne saurait mieux résumer la philosophie d’un concours pas comme les autres. Le Prix Mention spéciale Blanche Selva (le 1er Prix en fait) est évidemment très convoité mais, par-delà la mise en concurrence de pianistes venus d’horizons variés (40 candidats, 18 nationalités seront présents sur la ligne départ le 19 février), Orléans constitue aussi un irremplaçable forum de rencontres de jeunes musiciens autour de la musique contemporaine et de musiques du XXe siècle souvent assez rarement jouées. Musique d’aujourd’hui ? I.Vasilotta ne manque pas d’insister sur le Prix de composition Chevillon-Bonnaud attribué au compositeur ou à l’interprète-compositeur d’une œuvre donnée pendant la première épreuve du concours. Car avec quarante candidats ce sont en effet quarante créations qui résonneront durant les éliminatoires du 12ème Concours !
Le choix de chacun des participants en ce domaine offre déjà un indice précieux au jury, mais c’est plus encore lors de la troisième phase de la compétition, l’épreuve « Récital » pour laquelle chacun des sept candidats encore en lice dispose d’une grande liberté dans la composition d’un programme de 40 minutes, que s'affirment des musiciens complets, capables de formuler de véritables propositions artistiques.
Reste pour les trois pianistes retenus au terme de cette pénultième étape à affronter une Finale au programme bien plus cadré. « Philippe Hersant est l’honneur cette année et je suis ravie de sa présence, confie I. Vasilotta. Il possède un langage à la fois très personnel et accessible à un large public », note la directrice artistique d’un concours qui « revendique une ouverture à 360° sur la création contemporaine ». Outre le Carillon d’Orléans, commande du Concours à Philippe Hersant, et le Concerto pour neuf instruments op. 24 de Webern (ouvrages accompagnés par l’Ensemble Court-Circuit dirigé par Jean Deroyer), les trois finalistes auront à choisir, pour la partie solo de la dernière épreuve, entre la 4ème Sonate de Prokofiev, la Fantasia Baetica de Falla et le Menuet et la Toccata tirés du Tombeau de Couperin de Ravel.
Françoise Thinat passe la main à Isabelle Vasilotta, autant dire que l’enthousiasme succède à l’enthousiasme à Orléans Concours International. La nouvelle directrice artistique est bien décidée à faire fructifier à sa manière le formidable travail accompli par sa devancière. Parmi ses projets, des tournées des lauréats à l’étranger. Elle a, quoi de plus légitime, d’abord songé à l’Italie et à son Milan natal. En mai prochain le Concours international d’Orléans se verra consacrer une journée entière dans le cadre du festival Piano City. Quant à la suite, Turin, Lecce, Venise ou Rome sont dans la ligne mire de la directrice artistique, qui espère pouvoir élargir cette démarche à d’autres pays européens.
Pour le moment, on guette avec impatience le verdict du jury du 12ème Concours, présidé par Jean-François Heisser. Et l’on n’oublie pas que la compétition s’accompagne de rencontres, concerts, expositions et conférences qui mettent Orléans à l’heure du piano et de la modernité. Quant au public parisien, il pourra découvrir les lauréats du Concours 2016 et ceux du Brin d’herbe 2015 lors d’une soirée aux Bouffes du Nord le 14 mars prochain.
Alain Cochard
(1)OCI est une structure soutenue par la Ville d’Orléans, la DRAC Région Centre-Val de Loire et le département du Loiret, les sommes correspondant aux différents prix attribués viennent pour leur part des Fondations Chevillon-Bonnaud et André Boucourechliev, toutes deux placée sous l’égide de la Fondation de France, de la Sacem, de différentes associations (Amis d’André Jolivet, de Maurice Ohana, etc.), de dons personnels, etc.
12ème Concours international de Piano d’Orléans
Du 18 au 28 février 2016
www.oci-piano.com
Eliminatoires -19-21 février, Salle de l’Institut
Demi-finale - 22 et 23 février, Salle de l’Institut
Epreuve « Récital » - 24 février, Salle de l’Institut
Finale – 28 février (15h), Théâtre d’Orléans
Photos © Jean-Baptiste Millot
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