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James Gaffigan dirige le Stabat Mater de Rossini au TCE – Un chef à suivre – Compte-rendu
James Gaffigan dirige le Stabat Mater de Rossini au TCE – Un chef à suivre – Compte-rendu
Le principal intérêt de ce concert résidait dans l’audition du Stabat Mater de Rossini sous la direction de l'Américain James Gaffigan (né en 1979, photo), qui est aujourd’hui chef principal de l’Orchestre symphonique de Lucerne et premier chef invité du Netherlands Radio Philharmonic Orchestra. Avant d’exécuter la célèbre pièce sacrée, le jeune maestro présente en première audition française une œuvre de Stravinsky récemment retrouvée, un Chant funèbre composé en 1908 à la mémoire de son maître Rimski-Korsakov. Difficile de déceler dans ce court morceau aux tonalités sombres et aux effusions tempérées le style particulier de l’auteur du Sacre du printemps – l’ombre de Strauss plane à plusieurs reprises sur cet étrange hymne processionnel à l’écriture très contrastée –, mais il constitue une véritable curiosité. La 3ème Symphonie en ré majeur de Schubert qui lui succède transporte le public dans un tout autre univers, cette œuvre de jeunesse (1815) étant conduite avec beaucoup de charme et d’alacrité par Gaffigan, à la tête d’un National de France réceptif à son sens du discours et du détail.
La seconde partie est réservée au Stabat Mater de Rossini, créé au Théâtre des Italiens en 1842 par la soprano Giulia Grisi, la mezzo Emma Albertazzi, le ténor Giovanni Matteo de Candia dit Mario et le baryton Antonio Tamburini. Dirigée avec intensité et sensibilité, dans un tempo résolument rapide, la partition permet au chef d’affirmer son style et de partager sa conception avec les musiciens de l’orchestre et l’imposant Chœur de Radio France.
Paolo Fanale exécute son solo « Cujus animam » avec aisance mais sans y mettre beaucoup d’émotion ; le contraire de son collègue Nahuel Di Pierro, belle basse aux longs phrasés, concerné par son texte et très attentif au respect de l’écriture rossinienne. Varduhi Abrahamyan (qui s’était substituée à Sarah Conolly) aura finalement été remplacée par la mezzo-soprano Roxana Constantinescu à la voix ronde et au timbre chaleureux. Plus rassurée qu’en 2011 au Festival de Saint-Denis où elle était pourtant soutenue par le maestro Chung, Patrizia Ciofi se montre à la hauteur des exigences de sa partie, d’abord dans l’impeccable duo « Quis est homo » avec la mezzo, d’une franchise d’émission et d’une variété d’accents inimitables. Frémissante puis embrasée, la cantatrice laisse une grande impression pendant le fameux « Inflammatus » par son engagement et sa ligne de chant racée, avant que les solistes ne concluent a cappella avec le splendide « Quando corpus morietur ».
La seconde partie est réservée au Stabat Mater de Rossini, créé au Théâtre des Italiens en 1842 par la soprano Giulia Grisi, la mezzo Emma Albertazzi, le ténor Giovanni Matteo de Candia dit Mario et le baryton Antonio Tamburini. Dirigée avec intensité et sensibilité, dans un tempo résolument rapide, la partition permet au chef d’affirmer son style et de partager sa conception avec les musiciens de l’orchestre et l’imposant Chœur de Radio France.
Paolo Fanale exécute son solo « Cujus animam » avec aisance mais sans y mettre beaucoup d’émotion ; le contraire de son collègue Nahuel Di Pierro, belle basse aux longs phrasés, concerné par son texte et très attentif au respect de l’écriture rossinienne. Varduhi Abrahamyan (qui s’était substituée à Sarah Conolly) aura finalement été remplacée par la mezzo-soprano Roxana Constantinescu à la voix ronde et au timbre chaleureux. Plus rassurée qu’en 2011 au Festival de Saint-Denis où elle était pourtant soutenue par le maestro Chung, Patrizia Ciofi se montre à la hauteur des exigences de sa partie, d’abord dans l’impeccable duo « Quis est homo » avec la mezzo, d’une franchise d’émission et d’une variété d’accents inimitables. Frémissante puis embrasée, la cantatrice laisse une grande impression pendant le fameux « Inflammatus » par son engagement et sa ligne de chant racée, avant que les solistes ne concluent a cappella avec le splendide « Quando corpus morietur ».
François Lesueur
Paris, Théâtre des Champs-Elysées, 2 mars 2017
Photo James Gaffigan © Daniela Kienzler
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