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20e Festival de l’Abbaye de Fontdouce - 3 questions à Philippe Cassard, directeur artistique

L’homme est disert, cordial, le lieu, noyé dans la verdure, respire l’harmonie et la grâce paisible. Et ils vont sûrement faire bon ménage pour la 20e édition du Festival de l’Abbaye de Fontdouce, que le talent d’animateur et de passeur de musique, en mots et en notes de Philippe Cassard, va sûrement rendre encore plus vivante ; car c’est sa première saison ici, entre Cognac et Saintes.

Parlez nous un peu de ce lieu.

Philippe Cassard : Fontdouce est le nom d’une source qui irrigue une splendide abbaye à la très longue histoire, et qui revit grâce à la passion de la famille Boutinet, laquelle racheta le site sous la Restauration. Les descendants, depuis une cinquantaine d’années, le remettent en état, mètre carré par mètre carré, pierre par pierre. Il manque à ce jour 30 % du domaine pour que la restauration soit complète. Mais des espaces magnifiques ont été dégagés, notamment la salle des moines il y a deux ans, outre l’enclos abbatial, la salle capitulaire, à l’acoustique parfaite pour des récitals intimistes et le grand pré, où dans la plus grande convivialité, 3000 personnes peuvent trouver place notamment pour des concerts de jazz très suivis.

Votre festival est donc polyvalent ?

P. C. : Oui c’est une partie importante de son identité, même si le piano est roi dans le domaine classique. Pour ma part, j’y avais donné un récital il y a deux ans, et les Boutinet m’ont invité à y revenir comme directeur. J’y ai trouvé une structure en place, qui m’a facilité la tâche, alors que précédemment aux Estivales de Gerberoy, par exemple, il avait fallu tout créer. J’ai pu ainsi me concentrer sur une dimension plus ouverte du festival en partenariat avec France Musique, où j’assure une émission hebdomadaire. Je ferai donc une courte présentation avant les concerts qui tous seront enregistrés par la chaîne. Certains seront diffusés en direct, notamment l’un auquel je tiens beaucoup, celui de mon maître Dominique Merlet, pour ses 75 ans, le 4 août, ainsi que celui donné par Mare Nostrum, intitulé Lachrimae romanae et consacré à un survol de la Passion du Christ dans la musique romaine du XVIIe siècle.

Quels sont vos coups de cœur de l’année ?

P. C. : Je ne pouvais pas commencer sans mon amie Natalie Dessay, à laquelle m’unit une longue complicité : elle ouvrira le jeu avec un bouquet de mélodies, pour lesquelles je l’accompagnerai, après des improvisations du fulgurant Baptiste Trotignon. Geoffroy Couteau est aussi une pointure reconnue, sans parler de mon ami Michel Dalberto, avec lequel je partagerai la Fantaisie D 940 de Schubert, à quatre mains. Il jouera aussi les Klavierstücke D 946 et la Sonate D 894. Mais je suis particulièrement heureux d’avoir pu capturer pour deux récitals deux jeunes artistes dont le nom se doit d’être reconnu, Cedric Pescia et Yegeny Sudbin. Pour la suite, j’aimerais proposer un cabinet de curiosités avec des compositeurs méconnus, comme Pfitzner, histoire de sortir des sentiers battus, inviter des artistes atypiques tels que Jean-Bernard Pommier, et inaugurer une série consacrée à un pays, avec compositeurs et interprètes de même origine. L’ambiance est ici si conviviale et charmante que beaucoup d’expériences peuvent s’y tenter !

Propos recueillis par Jacqueline Thuilleux, le 26 juin 2013

20e Festival de Fontdouce
Du 26 juillet au 9 août 2013.
Saint-Bris des bois, (Charente-Maritime)
www.fontdouce.com

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Photo : Vincent Catala
 

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