2016 ... C’était il y a longtemps, bien longtemps – les masques chirurgicaux étaient l’apanage d’une élite ...  La perspective des Jeux de Paris 2024 paraissait lointaine, bien lointaine ... L’aventure commençait tout juste pour Julien Chauvin et son Concert de la Loge XXXXXXXXX – un clin d’œil au XVIIIe siècle venu de notre commençant XXIe, fort mal engagé dès l’automne 2001 en matière de “Lumières”. Soudain, des susceptibilités s'enflammèrent : les courriers recommandés se mirent à pleuvoir, sommant le jeune chef de renoncer toutes affaire cessantes à un qualificatif en neuf lettres aussi vieux que la civilisation occidentale. Il dut s’exécuter mais, faisant montre d’un suntzuenne habileté, retourna la situation à son profit et braqua tous les projecteurs sur sa formation naissante.  
 

Julien Chauvin © Raoul Gilibert
 
Elle méritait l’attention et n’a depuis cessé de tenir ses promesses autour d’un projet de départ bien dessiné. Le Concert de la Loge l’a encore prouvé en juin dernier avec, d’une part, une mémorable Création de Haydn en version française au Festival de Saint-Denis (heureusement documentée par un enregistrement à venir chez Alpha) et, de l’autre, un spectacle musical et chorégraphique autour des Saisons de Vivaldi (conçu avec Mourad Merzouki), que l’on aura l’occasion de retrouver plusieurs fois au cours de la saison qui s’ouvre. La coexistence de ces deux événements résume parfaitement l’attidude de Julien Chauvin envers les partitions : les servir avec la plus parfaite exigence, sans les considérer comme des pièces de musée.
 
Trois marathons en un
 
D’ailleurs c’est une salle de sport parisienne, le Gymnase Poliveau, que Chauvin avait choisi l’an dernier pour organiser un "Marathon du Concerto” avec l’envie de souligner la dimension physique, athlétique même, de la musique. Eh oui !, l’émotion de l’auditeur (et les considérations métaphysiques des commentateurs ...) reposent sur une ô combien humaine affaire de souffle, de muscles, d’endurance et ... d’hydrates de carbone - navré pour les purs esprits ...
 

© Franck Juéry

Bach, Vivaldi, Haydn et consort à l'échauffement
 
Un lieu, une atmosphère qui traduisaient la volonté de toucher un public jeune, familial, souvent très éloigné de la musique dite “classique”. Le Marathon 2022 (photo) fut un plein succès, tant et si bien que Le Concert de la Loge réitère l’opération (inscrite cette fois dans le cadre du Festival Formes Olympiques du Paris Université Club) le 17 septembre, au stade Charléty cette fois (Gymnase Charpy), avec une journée au cours de laquelle 17 concertos baroques et classiques seront interprétés. En tenue de rigueur, de sport donc, les solistes prendont part au Marathon. À trois marathons en fait : un “marathon des juniors” (à 11h) invitera d’abord les plus jeunes auditeurs à se familiariser avec les immortelles Quatre Saisons. A 14h, le “marathon des espoirs” (présenté par Clément Rochefort) verra de jeunes solistes tels que Louise Acabo (clavecin), Gabrielle Rubio (flûte), Félix Roth (cor), brillant disciple d'André Cazalet, dialoguer avec Le Concert de la Loge.
On retrouvera ce dernier à 16h pour le “marathon des étoiles” (présenté par Nelson Monfort) avec Julien Chauvin au violon et à la direction, entouré d’Astrig Siranossian, Vanessa Wagner, Nicolas Baldeyrou, Felix Knecht ou Tami Krausz. Programme surprise : on sait seulement que Vivaldi, Bach (Johann Sebastian et CPE), Telemann, Haydn, et Mozart sont à l'échauffement. 17 concertos en tout, un vrai festin musical ; applaudissements autorisés entre les mouvements : la musique est une fête !
 
Alain Cochard
 

2e Marathon du Concerto du Concert de la Loge
17 septembre 2023 (à 11h – 14h et 16h – fin de la journée prévue vers 18h) – Entrée libre.
Stade Charléty – Gymnase Charpy
(99 bd, Kellerman, 75013 – RER Cité Universitaire / Tram Stade Charléty/Porte de Gentilly )
www.concertdelaloge.com/event/marathon-du-concerto-paris-2/