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34e Festival d’Ambronay – Passage de relai
En 1980, Alain Brunet se lançait dans l’aventure du Festival de musique baroque d’Ambronay, dont le succès a été conforté voilà deux décennies par la création de l’Académie baroque européenne. Centre culturel de rencontre (CCR) depuis 2003, Ambronay se range parmi les hauts lieux de la vie musicale hexagonale – rien d’un hasard donc si, en 2011, l’Académie baroque est devenue « Ambassadeur culturel de l’Union européenne » pour trois ans.
Avec ce 34ème Festival, Alain Brunet passe le relai à son successeur, Daniel Bizeray. Dernière programmation signée A. Brunet, le cru 2013 s’intitule « La machine à rêves » ; belle formule qui résume à merveille l’esprit de ce que le fondateur a patiemment bâti au fil du temps, grâce des interprètes dont il a contribué à asseoir la réputation. William Christie, Hervé Niquet, Jordi Savall, Christophe Rousset, Paul McCreesh ou René Jacobs sont de ceux-là et l’on ne s’étonne guère de les trouver à l’affiche du superbe point d’orgue aux années Brunet que constitue la manifestation qui s’ouvre le 13 septembre.
Leonardo Garcia Alarcon est lui aussi au rendez-vous pour les Vêpres et L’Orfeo de Monteverdi (ce dernier ouvrage dans une mise en scène de Laurent Brethome). Révélation finalement assez récente, le tonique chef argentin a émergé grâce à Ambronay, à son Académie européenne de musique – et à Falvetti ! (1)
Le désir d’offrir un tremplin aux nouveaux talents caractérise depuis toujours la politique artistique d’Alain Brunet qui a su jouer la carte de la fidélité tout en se gardant des dangers de la fossilisation. Les « Cartes blanches aux Jeunes Ensembles » ne sont pas le moindre des attraits de l’édition 2013, où l’on trouve les ensembles Incastri, Epsilon, L’Aura Rilucente, La Volute, Radio Antiqua, et Capella Sanctae Crucis.
A côté d’ouvrages célèbres tels que les Monteverdi précités ou encore Le Nozze di Figaro, que René Jacobs dirige à l’Opéra de Lyon, Ambronay invite aussi à savourer des partitions plus rares. Ainsi Sébastien Daucé et Correspondances interprètent-ils des motets pour la famille de Guise de Marc-Antoine Charpentier, parallèlement à la sortie d’un CD (2) qui marque l’entrée du jeune chef et de son ensemble dans l’écurie Harmonia Mundi. Autre valeur montante du paysage baroque, mais encore assez peu connu en France, le chef Marcello Di Lisa est par ailleurs programmé. A la tête de son Concerto de’ Cavalieri, il est le protagoniste d’un des temps forts du 34ème Festival : le Tito Manlio d’Antonio Vivaldi (dans sa version inédite de 1720), donné avec le concours de Vivica Genaux et Magnus Staveland entre autres. Affluence des grands jours assurée à l’Abbatiale le 20 septembre !
Alain Cochard
(1) Après l’enregistrement du Diluvio universale de Michelangelo Falvetti (1642-1692), immense succès discographique, on pourra très bientôt découvrir le Nabucco du compositeur italien, enregistré à Ambronay en septembre 2012 (1 CD AMY 036)
(2) Charpentier : Litanies de la Vierge, Motets pour la Maison de guise / Ensemble Correspondances, dir. Sébastien Daucé (HMC 902169)
34e Festival d’Ambronay
Du 13 septembre au 6 octobre 2013
www.ambronay.org
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Photo : © Bertrand Pichène
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