L’affaire est réglée comme du papier à musique : tous les ans à Sceaux la date de la fête nationale correspond peu ou prou au lancement d’un festival dont il n’est plus besoin de souligner l’intérêt à proximité d’une capitale plongée dans un profond sommeil estival. Le piano et la musique de chambre forment depuis toujours l’essentiel d’une programmation où des artistes célèbres côtoient des talents nouveaux. La 39ème édition du Festival de l’Orangerie de Sceaux ne déroge pas à la règle puisque c’est le Trio Wanderer (photo) qui occupe la totalité du week-end inaugural des 12 et 13 juillet. La musique française se taille une place de choix ici avec un premier programme entièrement fauréen (Trio op 120 et Quatuors op 15 et 45 avec la complicité de l’altiste Antoine Tamestit), tandis que le second, en plus du 2ème Trio de Beethoven et du Notturno op 148 de Schubert, comprend un monument de la musique de chambre française du XX siècle : le Quatuor pour la fin du Temps d’Olivier Messiaen (avec la participation du clarinettiste Pascal Moraguès).

Nicholas Angelich, Anne Queffélec (en récital mais aussi pour une masterclass), Alexandre Tharaud (dans un récital en hommage à Marcelle Meyer), Christian Zacharias, Emmanuelle Bertrand, Gilles Ragon, Trio Pennetier-Pasquier-Pidoux, Quatuors Parisii, Sine Nomine et Prazak, Ensemble Calliope, etc. : beaucoup d’artistes et d’ensembles à l’affiche du 39ème Festival n’ont aucunement besoin d’être présentés.

On mettra plutôt l’accent sur des artistes de la jeune génération qui restent encore à découvrir pour nombre de mélomanes. C’est le cas du pianiste Nicolas Stavy, présent pour un récital Chopin-Brahms adapté à sa sensibilité poétique, mais aussi de Sofya Gulyak, 3ème Prix du dernier Concours Long-Thibaud au tempérament très extraverti, du Quatuor Atrium, 1er Prix du Concours de Bordeaux 2007, ou encore du Quintette à vent Aquilon, 1er prix du Concours de l’ARD de Munich 2006. Ce dernier ensemble, formé d’instrumentistes issus du CNSM de Paris, aura pour partenaire un pianiste dont on peut assurément affirmer qu’il est à suivre de très près : Adam Laloum (il sera possible l’entendre en solo au cours du concert dans les Scènes d’enfants de Schumann).

Alain Cochard

39ème Festival de l’Orangerie de Sceaux. Du 12 juillet au 14 septembre 2008

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Photo : DR