A quelques encablures de Dijon, au Château d’Arcelot, se tient depuis cinq ans le Festival des Chérubins, ainsi nommé en raison de la présence de putti ornant le plafond du salon néoclassique en stuc construit entre 1763 et 1765. Ce lieu a une mémoire puisque l’Archiduc Rodolphe de Habsbourg vint s’y restaurer avec ses officiers en 1815 après la bataille de Waterloo. Le Trio des Aulnes (photo), basé dans la capitale bourguignonne, se devait de rendre hommage au fameux Trio « L’Archiduc » de Beethoven, composé 1814 et précisément dédié au célèbre mécène du compositeur.

Ambiance feutrée et conviviale devant un public nombreux pour une interprétation très enlevée qui doit beaucoup à l’engagement pianistique de Maximilien Borron (disciple de Maria Curcio, et qui a rejoint cette formation depuis un an), mais aussi à la sonorité sensuelle et profonde du violoncelliste Laurent Lagarde, héritier de l’art d’André Navarra. Auparavant, dans le Trio op 3 de Chausson - page de jeunesse encore marquée par l’influence de César Franck -, la richesse chromatique de la partition est bien mise en valeur par chaque partenaire. Sensualité, élégance et poésie se dégagent avec naturel et complicité. Annoncé par Jean-François Corvaisier, le violoniste du Trio, le fameux Otoño Porteño de Piazzolla donné en bis offre une débauche de rythmes et de couleurs.

A l’issue du concert, un cocktail dînatoire organisé dans les caves du château, au milieu de peintures d’Igor Misyats, conclut dans la convivialité un moment de musique qui se poursuivra le 12 octobre prochain. Le Comte et la Comtesse de Loisy d’Arcelot proposent en effet une rencontre entre musiciens baroques et gastronomie du Siècle des Lumières lors d’une soirée servie en costumes d’époque.

Michel Le Naour

Château d’Arcelot, 1er septembre 2013
www.arcelot.com / www.anapama.com

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Photo : DR