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6ème Festival Musique et mémoire - Musique au pays des Mille Etangs


Musique et patrimoine font bon ménage. Créé en 2004, Musique et mémoire le prouve et offre l’exemple d’une manifestation qui, par l’originalité de ses choix, a su élargir son audience. Celle-ci bénéficie par ailleurs depuis peu de l’existence d’un label discographique : Musique et mémoire productions.

3 Questions à Fabrice Creux, fondateur et directeur artistique du festival

Musique et mémoire existe depuis 2004 : dans quelle circonstances et avec quels objectifs le festival a-t-il été fondé et comment a-t-il évolué depuis lors ?

Fabrice Creux: Musique et mémoire est né dans la très belle région des Mille Etangs qui se trouve dans le département de la Haute-Saône, avec au départ le désir de valoriser un patrimoine architectural, en particulier des églises et des chapelles de l’époque baroque, en le mettant en relation avec la musique qui lui correspond. Le projet artistique a ensuite évolué assez rapidement et, dans le domaine du baroque, nous avons fait le choix de choses assez particulières, de répertoires peu connus, etc. Nous nous sommes également ouverts à la création contemporaine en passant des commandes destinées à des instrumentistes spécialistes des répertoires anciens. Autre élément important, et c’est désormais l’une des lignes de force de Musique et mémoire, nous accompagnons un certain nombre d’ensembles ou d’artistes qui sont en résidence, soit pendant la durée du festival comme ce sera le cas cette année avec l’Ensemble Capella della Torre pour la réalisation d’un programme dédié à Praetorius et Scheidt, soit sur une plus longue durée. Il en va ainsi avec l’Ensemble 415 – implanté en Franche-Comté depuis 2001 - ou l’organiste Jean-Charles Ablitzer, avec lequel nous sommes engagés sur des projets artistiques au long cours.

Vous avez utilisé la formule « festival laboratoire » à propos de Musique et mémoire. Qu’entendez-vous par là exactement ?

F. C. : Notre souhait est d’offrir à des artistes qui sont porteurs de projets un peu particuliers un terrain de recherche qui leur permette de les développer. Avec Jean Charles Ablitzer en particulier nous avons beaucoup travaillé sur la musique d’orgue de Michael Praetorius dont il a enregistré pour la première fois l’intégrale en 2006. Nous avons créé un label discographique associé au festival, Musique et mémoire productions, et nous avons enregistré avec Jean-Charles Ablitzer, sur l’orgue du château de Frederiksborg au Danemark, un programme de transcriptions de Praetorius, qui vient d’être publié(1).

Festival laboratoire, cela consiste aussi à croiser musique ancienne et musique contemporaine avec une politique de commandes régulières. Cette année nous avons demandé à Dominique Vellard d’écrire sept miniatures à trois voix sur les Sept dernières paroles du Christ, qui seront croisées avec la version quatuor à cordes de l’ouvrage de Haydn lors d’un concert réunissant des membres de l’Ensemble 415 et l’Ensemble Gilles Binchois.

Comment a évolué le public de Musique et mémoire depuis cinq ans ?

F. C. : Au départ nous avions un public local et régional qui a évolué et vient de plus en plus loin. L’ouverture à la musique contemporaine, le travail d’accompagnement artistique ont contribué au renouvellement et au rajeunissement du public. Aujourd’hui il est à 50% régional et à 50 % formé de mélomanes en provenance d’autres régions françaises.

Propos recueillis par Alain Cochard, le 2 juillet 2009

(1) 1 CD Digibox, disponible uniquement sur : www.musetmemoire-prod.com

Festival Musique et mémoire

Du 17 juillet au 2 août 2009

Tél. : 03 84 49 33 46

www.musetmemoire.com

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Photo : DR

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