Journal
8ème Festival Musique au pays de Pierre Loti - Des heures musicales exquises - Compte-rendu
Le Festival « Musiques au Pays de Pierre Loti » avait choisi, pour fêter ses huit ans d’existence, une programmation consacrée à la musique française. Julien Masmondet, son directeur artistique, également assistant de Paavo Järvi à l’Orchestre de Paris, rendait hommage sous la forme d’une invitation au voyage à une pléiade de compositeurs contemporains de Loti au rang desquels : Fauré, Duparc, Saint-Saëns, Messager, Hahn. Le baryton Vincent Le Texier, le pianiste David Bismuth, la comédienne Dominique Blanc (marraine de la manifestation), mais aussi des conférenciers ou le peintre Dominique Barreau (célébrant Istanbul si chère au cœur de Loti) ponctuaient cette édition ouverte au rêve et à l’évasion. La dernière journée aura permis de découvrir sous les archets généreux du Quatuor à cordes du Festival Loti, le méconnu Quatuor à cordes en la mineur (1939) de Reynaldo Hahn au charme mélodique digne des phrases proustiennes au long col de cygne et à l’invention polyphonique sans cesse renouvelée. Emotion du temps retrouvé à l’évocation par Dominique Blanc de la Maison des Aïeules que Loti fait découvrir à son fils telle une recherche du temps perdu.
L’élégance et la subtilité sont au rendez-vous du concert donné le soir avec l’Introduction et Rondo capriccioso de Saint-Saëns et la Méditation de Thaïs de Massenet (pages arrangées pour orchestre à cordes par David Walter) où la violoniste Justine Zieziulewicz (photo) se révèle fine musicienne accompagnée élégamment par l’Orchestre du Festival Loti dirigé par Julien Masmondet. Les Danses sacrées et profanes pour harpe et orchestre à cordes de Debussy comme les Six Epigraphes antiques (dans l’arrangement de Jean-François Paillard) sont de la même veine avec une remarquable exactitude rythmique et des prégnantes couleurs. Les Chansons de Bilitis de Debussy sur des poèmes de Pierre Louÿs renouent avec cette atmosphère fin de siècle, cette sensualité où la musique et les mots ne font qu’un. La classe, la diction exemplaire de Dominique Blanc, de même que la justesse de style des interprètes font de la Salle Pierre Bergé un Salon de musique aux parfums envoûtants. L’économie de moyens ainsi que la simplicité de ton président à l’ensemble de ce festival thématique et original suivi par un public conquis.
Michel Le Naour
Temple et Eldorado, Salle Pierre Bergé, Saint-Pierre d’Oléron, 19 mai 2012
> Vous souhaitez répondre à l’auteur de cet article ?
> Lire les autres articles de Michel Le Naour
Photo : DR
Derniers articles
-
21 Décembre 2024Jacqueline THUILLEUX
-
19 Décembre 2024Jacqueline THUILLEUX
-
17 Décembre 2024Alain COCHARD