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Alain Altinoglu dirige l’Orchestre National de Montpellier – Raretés françaises
Deux partitions françaises rares au programme de l’Orchestre National de Montpellier, voilà qui n’est pas pour surprendre puisque l’on se trouve sur les terres de René Koering, pas plus que n’étonne la présence d’Alain Altinoglu à la tête des l’Orchestre National de Montpellier, les 15 et 16 mai prochains au Corum. De solides liens se sont en effet noués au fil des ans entre le chef et la formation languedocienne.
« J’ai pour la première fois dirigé l’Orchestre National de Montpellier en 2003 avec Perela de Pascal Dusapin, se remémore l’artiste. Un remplacement au pied levé car le chef prévu était souffrant. J’avais été l’assistant de James Conlon lors de la création de l’ouvrage à l’Opéra de Paris et ils m’ont donc appelé. Les choses se sont extrêmement bien passées, j’ai été réinvité plusieurs fois et je suis devenu le premier chef invité de l’orchestre. Cette saison j’aurai fait cinq programmes symphoniques différents, deux opéras, deux enregistrements, sans parler de choses telles que le concert du jour de l’an, etc. J’ai également participé aux concours de recrutements. En bref des activités assez classiques pour un premier chef invité. »
Amoureux de la musique française du début du XXe siècle, le prochain concert de l’Orchestre de Montpellier vous est destiné, d’autant qu’Alain Altinoglu manifeste une grande attirance envers ce répertoire. « La Tragédie de Salomé est l’œuvre la plus connue de Florent Schmitt, mais on ne la joue pas très souvent. C’est une chose pour moi assez peu compréhensible car il s’agit vraiment de l’une des grandes réalisations de la musique française, qu’il s’agisse des couleurs, de l’orchestration, typiquement françaises, de la construction aussi – c’est une œuvre qui fonctionne extrêmement bien. On se situe vraiment dans l’esthétique française du début du XXe siècle ; on songe un peu à Debussy, à Ravel. Je pense les aspects politiques du parcours de Florent Schmitt ont desservi sa musique, mais il s’agit d’un compositeur qui peut revenir sur le devant de la scène. »
Le Martyre de Saint- Sébastien a pour sa part sans doute été donné il y a peu dans la saison de l’Orchestre National de France, mais ceci est l’exception qui confirme la règle car cette partition, c’est le moins que l’on puisse dire, n’encombre pas les programmes. Guylaine Girard (soprano), Chiara Muti (récitante) seront les partenaires d’Alain Altinoglu à Montpellier.
« Au lendemain de Pelléas, il y a eu pas mal de critiques, venant même de Ravel, qui reprochaient à Debussy de s’enfermer dans une manière de composer, de former une « école Debussy » avec ses accords de neuvième et de ne savoir faire que ça, rappelle A. Altinoglu. Je crois vraiment qu’avec Le Martyre il a voulu montrer qu’il n’était pas que ça. On a connu bien des enchaînements d’accords parfaits avant Debussy, mais personne ne les a faits comme dans Le Martyre. C’est une oeuvre magnifique - la symbiose est très réussie entre la figure christique et la figure païenne de Saint-Sébastien - et il était intéressant de la proposer dans la saison de Montpellier peu après Sancta Susanna, un opéra d’Hindemith au thème assez transgressif. »
Alain Cochard
Montpellier
Opéra Berlioz/ Le Corum
Vendredi 15 mai 2009 – 20h30
Samedi 16 mai 2009 – 17h
Tél. : 04 67 60 10 99
www.opera-montpellier.com
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Photo : DR
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