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Amandine Beyer au Théâtre des Abbesses - L’élégance de l’authenticité - Compte-rendu
Formée auprès de Chiara Bianchini à la Schola Cantorum de Bâle où elle lui a d’ailleurs succédé, Amandine Beyer s’attaquait, au Théâtre des Abbesses, à quelques œuvres phares pour violon seul de J-S. Bach.
Dans cette épreuve de la solitude qui demande de l’intériorité et exige une communication avec le public, la soliste sait établir le contact par l’intensité de l’émotion vécue autant par le geste que par l’expression du visage. Elle se joue des difficultés techniques des Partitas en mi majeur BWV 1006 et en ré mineur BWV 1004, parvenant à instiller une liberté, une aisance ailée avec une sonorité pleine qui dessine pleins et déliés et un mouvement d’archet en apesanteur soumis à sa propre volonté (la célèbre Chaconne).
La densité expressive, les qualités d’intonation, le sens de la danse et ce frisson d’humanité se perçoivent aussi dans la Sonate en la majeur BWV 1003, d’une réalisation légèrement moins aboutie. En revanche, la hauteur de vue, le naturel rayonnant, sont admirables de sincérité et d’authenticité. Sur son violon moderne (réalisé en 1996 mais conçu baroque), Amandine Beyer ne peut certes obtenir la patine et le grain des instruments plus anciens, mais son style fait d’élégance et de joie contagieuse est la signature d’une artiste accomplie.
Michel Le Naour
Paris, Théâtre des Abbesses, 14 avril 2012
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Photo : DR
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