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Anu Tali dirige l’Orchestre Symphonique de Bretagne à Quimper – Sous le signe de Clara – Compte-rendu
Avec « La Muse romantique » l’Orchestre Symphonique de Bretagne met l’accent sur la figure de Clara Schumann, à la fois égérie de Robert et proche amie de Brahms. L’affiche est toute féminine puisqu’elle réunit l’Estonienne Anu Tali (photo) à la baguette – une disciple de Jorma Panula à Helsinki et d’Ilya Musin à Saint-Pétersbourg – et Vanessa Wagner au clavier dans un programme qui, outre Quimper, aura aussi été donné à Rennes et Lorient.
Vanessa Wagner © Leonard de Serres
Mise en bouche avec Fratres pour cordes et percussions d’Arvo Pärt, un compatriote que connaît bien Anu Tali ; un moment d’intériorité scandé par la résonance de la cloche de style tintinnabuli auquel est attaché le langage du compositeur. Seule en scène, Vanessa Wagner rend ensuite hommage à Clara (dont 2019 marque le 200e anniversaire de la naissance) en interprétant avec simplicité de ton et charme immédiat les Variations sur un thème de Robert Schumann op. 20, puis le Nocturne et la Mazurka extraits des Soirées musicales op. 6. Dans le Concerto en la mineur de Robert Schumann qui suit, la pianiste aux doigts ailés ne peut véritablement se libérer que dans la cadence du premier mouvement car elle est endiguée par un accompagnement solide mais contraint, peu sensible aux élans romantiques. En bis, Metamorphosis Two de Philip Glass crée un contraste par le climat onirique, voire hypnotique, qu’il installe.
Après la pause, la Symphonie n° 3 de Brahms constitue une excellente surprise tant la tension imprimée par Anu Tali, d’une gestique large et enveloppante, emporte l’adhésion. Certes les cordes (en particulier les violons) sont poussées dans leurs retranchements, et une formation Mozart ne peut atteindre toute la densité désirée dans l’Opus 90, mais l’ensemble possède une force interne ainsi qu’une réelle fluidité (le célèbre Poco allegretto est très réussi) d’où toute emphase est exclue au profit d'une dimension narrative prononcée. Bel accueil du public venu nombreux au Théâtre de Cornouailles.
Avis aux amateurs de musique d’aujourd’hui, le 6 juin un programme des Solistes de l’OSB à l’Opéra de Rennes – en partenariat avec le Festival Etonnants Voyageurs de Saint-Malo – rassemblera autour du merveilleux Quintette pour flûte, harpe et cordes du brestois Jean Cras, ouvrage daté de 1928, des créations signées Benoît Menut, Alexis Savelief, Julien Gauthier et Frédérique Lory.(1)
Michel Le Naour
(1) o-s-b.fr/spectacles/ar-gwalarn/
Quimper, Théâtre de Cornouaille, 17 mai 2019
Photo © Kaupo Kippas
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