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Ariane à Naxos par l’Ensemble Le Balcon à l’Athénée - Quel talent ! - Compte-rendu
Pour le début de leur résidence à l’Athénée, l’Ensemble Le Balcon et son jeune fondateur et chef Maxime Pascal ont frappé un grand coup avec une Ariane à Naxos dont on est, comme beaucoup, sorti ébloui par la vie et l’imagination qui s’y manifestent. Il fallait voir les mines réjouies des spectateurs au terme d’une première longuement applaudie - un peu comme si le printemps avait fait son apparition définitive.
De fait, cette version dite « de concert », fruit du travail de Maxime Pascal, Benjamin Lazar et Alphonse Cemin (le pianiste chef de chant du Balcon), sans oublier Adeline Caron (scénographie), Christophe Naillet (lumières) et Alain Blanchot (costumes), procure beaucoup plus de plaisir et de sensations théâtrales que nombre de mises en scène. Avec un étagement des instruments de la fosse jusqu’au fond de la scène, l’orchestre d’Ariane à Naxos devient le cadre au milieu duquel évoluent les protagonistes ; où se déploie une action rendue étonnamment lisible et dont la saveur sucrée-salée se dégage pleinement.
Maxime Pascal porte l’ouvrage de Strauss avec un geste précis, un enthousiasme irrésistible et une imagination de tous les instants. Nul besoin d’être grand clerc pour affirmer que l’on n’a pas fini d’entendre parler de ce chef aussi sensible que doué – et sacré meneur d’hommes ! Maxime Pascal sait « donner envie » à tous ceux qui l’entourent, et obtient le meilleur de ses instrumentistes, comme de la non moins jeune équipe vocale réunie pour l’occasion. Chapeau bas à Anna Destrael, venue remplacer in extremis Clémentine Margaine, souffrante ; elle incarne un ardent Compositeur ! On n’est pas moins conquis par l’émouvante Ariane de Léa Trommenschlager, d’un sacré aplomb vocal. Quant à Zerbinette, Julie Fuchs possède tous les moyens du rôle et signe une incarnation aussi piquante et sensuelle que dénuée d’hystérie – un triomphe, mérité ô combien ! Impeccables Norma Nahoum (Naïade), Elise Chauvin (Echo) et Camille Merckx (Dryade).
Du côté des hommes, hormis Marc Haffner à la peine en Bacchus, le bonheur est total aussi. On se régale du Maître de musique de Thill Mantero, autant que du Arlequin de Vladimir Kapshuk, du Brighella de Cyrille Dubois, du Scaramouche de Damien Bigourdan, ou du Truffaldin de Virgile Ancely.
Non, Maxime Pascal et Le Balcon n’ont pas frappé un grand coup, mais un très grand coup. Quel talent ! Espérons qu’une scène lyrique régionale aura l’intelligence de vite les inviter à reprendre cette Ariane à Naxos.
Alain Cochard
Strauss : Ariane à Naxos – Paris, Théâtre de l’Athénée, 14 mai 2013
Photo : Le Balcon
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