Lundi 29 novembre, au Studio Bastille, le Centre Français de Promotion Lyrique présentait les dix jeunes chanteurs retenus cette année parmi quelque cent vingt candidats. Au passage, Jérôme Gay, président du jury, signalait que l’institution a également décidé de se rebaptiser Génération Opéra. Sur les dix artistes sélectionnés, la parité est quasiment respectée et toutes les tessitures sont représentées. Inévitablement, certains paraissent plus avancés que d’autres, et on les sent déjà prêts à monter sur scène, tant ils semblent au point, sur le plan de la technique vocale comme du point de vue du jeu théâtral. Et quand leur choix d’airs brille par son originalité, que demander de plus ? Parmi les dix, on remarque le professionnalisme des deux mezzo-sopranos, Mathilde Ortscheidt (« Parto, parto » et un irrésistible extrait du Brummel de Reynaldo Hahn) et la très jeune Juliette Mey, bel Urbain des Huguenots et Cenerentola assurée. La soprano Cyrille Ndjiki impressionne par l’ampleur de ses moyens et par la majesté de ses incarnations. Le ténor Léo Vermot-Desroches est un Rodolfo incandescent, et du côté des clefs de fa, on retient notamment Antoine Foulon, vu dans deux petits rôles du Barbier de Séville à Rouen à l’automne 2019, mais qui s’autorise ici un air de la Calomnie tout à fait maîtrisé.

Laurent Bury

Paris, Opéra Bastille (Studio), 29 novembre 2021 // cfpl.org
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