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Béatrice et Bénédict de Berlioz à Bruxelles - La Comédie Berlioz

Pour son ultima verba lyrique, Berlioz choisit Shakespeare et une comédie – Verdi ne fera pas autrement vingt ans plus tard avec son Falstaff. Edouard Bénazet, le directeur du Casino de Baden-Baden où Berlioz se produisait régulièrement depuis quelques saisons, lui commanda en 1858 un opéra pour le festival d’été : on devait inaugurer un nouveau théâtre. Le compositeur des Troyens  cherchait depuis bien un quart de siècle à mettre en musique Beaucoup de bruit pour rien, les livrets que lui proposa Bénazet,  successivement de la plume d’Edouard Plouvier puis de celle du compositeur Henri Litolff, le confirmèrent dans la certitude qu’il s’en débrouillerait mieux lui-même, ce qu’il fit avec un talent assez rare, donnant  à la fois des ailes et une certaine démesure à la charge de sa comédie.

Opéra-comique de pure forme, mais d’esprit un divertissement allègre, piqué d’une folie douce insensée, Béatrice et Bénédict conquit le public de la première qui lui fit un triomphe. Pour la reprise à Weimar en 1863, tout aussi fêtée, Berlioz ajouta un trio réunissant Béatrice, Héro et Ursule et le fameux « Chœur lointain ». L’œuvre est d’une beauté absolue, parée d’un orchestre de rêve et la comédie tonitruante (le personnage de Somarone…) laisse place à des échappées belles de pure poésie : le Nocturne est un des chefs-d’œuvre de Berlioz.

Alors pourquoi Béatrice et Bénédict, qui en termes de théâtre et de musique a tout, est-il si peu monté ? Car il y faut à la fois des acteurs et des chanteurs, ce qu’offrira la troupe assemblée par le Théâtre de la Monnaie, qu’ on en juge : Stéphanie D’Oustrac ou Michèle Losier pour Béatrice, Julien Dran ou Sébastien Droy pour Bénédict, Anne-Catherine Gillet ou Sophie Karthäuser pour Héro, Lionel Lhote pour Somarone, Fréderic Caton pour Don Pedro, voilà une équipe qu’animera la régie qu’on imagine assez subtile de Richard Brunel (photo), Jérémie Rhorer et Samuel Jean se succédant à la tête des forces de la Monnaie, les irrigant de leurs sang neuf.

Jean-Charles Hoffelé

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Berlioz : Béatrice et Bénédict
Bruxelles – Chapiteau à Tours & Taxis
24, 25, 26, 29 et 30 mars, 01, 02, 03, 05 et 06 avril 2016
www.lamonnaie.be/fr/opera/575/Beatrice-et-Benedict
 
Photo ( Richard Brunel en répétition) © Hoffmann / La Monnaie – De Munt

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