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Compte-rendu - David Kadouch en récital - La musique derrière les notes
Certains jeunes pianistes ne font que briller du haut de leur technique sans faille. David Kadouch appartient à une autre catégorie, celle des artistes qui préfèrent débusquer la musique derrière les notes. Le récital de ce disciple de Bachkirov à Madrid, remarqué par Perlman et Barenboim, témoigne d’une réelle exigence dans la rare Sonate n°3 « Concert sans orchestre » de Schumann et les rebattus Tableaux d’une exposition de Moussorgski. Pas d’effets d’estrade dans la fièvre et l’emportement schumaniens, mais une quête de plénitude, de clarté dans les entrelacs de la polyphonie (Prestissimo possibile) où le contrôle n’interdit pas la passion.
Avec la même aisance technique, il aborde les Tableaux, préférant le dosage des éléments, la variété de la couleur et des éclairages, la différenciation des atmosphères, plutôt que d’affirmer crûment le caractère percussif de certaines pièces. « La Grande Porte de Kiev » est, à cet égard, tout à fait révélatrice d’une conception jamais forcée, mais toujours orientée vers le dessin d’une ligne très lisible.
Le Rondo « à propos d’un sous perdu » de Beethoven donné en bis est trop pris à la gorge par un tempo d’enfer manquant de respiration, mais le Prélude op 34 n°10 de Chostakovitch est pur comme de l’eau de roche dans ses trilles et ses contrechants. A 24 ans, David Kadouch impressionne par la maîtrise dont il fait preuve ici.
Michel Le Naour
Paris, Auditorium du Louvre, 19 novembre 2009
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Photo : DR
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