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Compte-rendu - Emmanuel Krivine dirige l’Orchestre des Lauréats du Conservatoire - Romantisme fastueux
Le Cycle « 1830, Paris » organisé à la Cité de la Musique prenait fin avec un programme flamboyant qui a permis au chef Emmanuel Krivine de galvaniser l’Orchestre des Lauréats du Conservatoire de Paris aussi bien dans l’Ouverture Les Hébrides de Mendelssohn que dans la Symphonie fantastique de Berlioz. On connaît les qualités de pédagogue de celui qui a occupé durant onze ans le poste de directeur musical de l’Orchestre français des Jeunes avec une ferveur jamais démentie. Sous sa direction, les musiciens du Conservatoire, par leur engagement et la concentration, font oublier qu’ils ne relèvent pas d’une phalange constituée et dament même le pion à leurs collègues confirmés des grands orchestres nationaux.
Pianiste pudique, l’Argentin Nelson Goerner est un grand styliste qui ne cherche pas à impressionner mais sait se lover avec tact et subtilité poétique dans les tourbillons du Concerto n°1 en mi mineur de Chopin. Tout y est parfait, aussi bien la maîtrise du rubato que le dosage des nuances qui laissent à penser que le jeu du compositeur, si avare de démonstrations et de débordements inutiles, devait se rapprocher d’un tel raffinement sonore.
Krivine n’est pas seulement un accompagnateur, mais il communie attentivement avec le soliste. Après une telle extase (la Romance est vraiment à fleur de peau), le bouillonnement de la Symphonie fantastique crée un contraste saisissant où les violences et les passions du romantisme son rendues avec un goût, une sensualité et une musicalité jamais prise en défaut. L’exacerbation du Sabbat final est si jubilatoire qu’il provoque l’ovation spontanée d’un public enthousiaste.
Michel Le Naour
Paris, Cité de la Musique, 6 mai 2009
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Photo : DR
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