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Compte-rendu : Ferenc Vizi en récital - Superbe équilibre
Habitué du Théâtre de la Ville où il est régulièrement invité, le pianiste roumain d’origine hongroise Ferenc Vizi est de la trempe des grands interprètes. Il le prouve dans un récital d’une densité et d’une tenue irréprochables.
Un peu absent dans la transcription lisztienne du lied de Schubert Der Lindenbaum (Le Tilleul) proposée en début de programme, Vizi prend ses marques dès l’exécution des monumentales Variations Haendel de Brahms : sonorité un peu mate mais discours conduit avec autorité et grandeur. La technique aboutie rejoint l’intensité expressive.
Liszt occupe le début de la seconde partie avec le fameux Liebesträume n°3, raffiné, subtil, sans excès romantique et surtout avec trois des Etudes d’exécution transcendante (Appassionata, Harmonies du soir, Chasse sauvage) d’une virtuosité ébouriffante sans cesse imprégnée de musicalité. Celle-ci guide tout autant la Sonate KV 330 de Mozart, d’un contrôle digital parfait (Allegro moderato), d’une retenue classique toute patricienne (Andante cantabile) et d’une élégance fluide, délicate et équilibrée (Allegretto). Le bis va de soi quand on se souvient du culte que vouait Chopin à Mozart : la Grande Polonaise brillante op 22. Une merveille de souplesse et de clarté, servie par des doigts d’une agilité impressionnante ! Public nombreux et enthousiaste pour saluer un pianiste attachant et profond, étranger à l’esbroufe et aux effets de manche.
Michel Le Naour
Paris, Théâtre de la Ville, 5 février 2011
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Photo : DR
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