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Compte-rendu : Fin de l’intégrale Beethoven de Till Fellner - Au-delà des notes
Avec le testament pianistique des Opus 109 à 111, Till Fellner vient d’achever une intégrale des Sonates en sept concerts entamée en 2008. On ne dira jamais assez combien, à trente-huit ans, l’artiste autrichien a atteint une maturité qui le place parmi les grands interprètes de Beethoven.
Ce sens de la construction imparable, cette pénétration des arcanes du texte, ce dosage des nuances, cette capacité à s’élever au-delà des notes plongent au cœur du discours beethovénien. Aucune concession à la facilité, mais plutôt une évidence dans l’exercice si difficile que constitue l’interprétation du triptyque ultime. Fellner y affirme une autorité, une puissance contrôlée dans la répartition de la masse sonore (final de la Sonate n°32), une perfection sans pathos, un chant altier (Adagio ma non troppo de la Sonate n°31), un contrôle des éléments qui tient de l’inouï.
Le public est conscient d’assister à un moment sublime de piano. Avec pudeur mais détermination, Till Fellner s’affirme d’ores et déjà comme un héritier de la tradition du clavier romantique dans la lignée de son maître Alfred Brendel avec lequel il partage, tout en gardant sa personnalité, une dimension intellectuelle hors du commun.
Michel Le Naour
Paris, Salle Gaveau, 4 décembre 2010
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