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Compte-rendu : Grimaud/Jurowski : un couple musical bien peu assorti

Hélène Grimaud piano

Comme à l’accoutumée, la pianiste Hélène Grimaud attire la foule des grands soirs. L’intérêt de ce concert de l’Orchestre Philharmonique de Londres et de son chef titulaire Vladimir Jurowski avec la médiatique pianiste, réside pourtant surtout dans l’interprétation de la 4ème Symphonie de Tchaïkovski.

Analysée dans les moindres détails, construite avec un objectif tracé dès l’appel de la fanfare, sans excès de fatum, mais emportée dans l’Allegro con fuoco final par une énergie tellurique, l’exécution très pensée témoigne non seulement des aptitudes du chef d’orchestre à dominer l’œuvre, mais aussi des progrès réalisés par l’orchestre depuis qu’il en a pris la direction en 2007. Le Prélude et L’Enchantement du Vendredi Saint extraits du Parsifal de Wagner, joués en ouverture, pâtissent d’une certaine lenteur, sans l’agitation intérieure qui suscite la tension, tandis que le Concerto pour piano de Schumann, bien accompagné, montre toutefois Hélène Grimaud faisant cavalier seul. Courant souvent la poste dès l’Allegro affetuoso initial, fracassant la cadence (où sont passés Haskil et Lipatti ?), superficielle dans l’Intermezzo, s’emballant dans un final asphyxié, elle laisse le plus souvent de marbre dans les moments de tendresse, trop épanchés.

On s’interroge sur les raisons qui poussent Vladimir Jurowski à s’associer régulièrement avec une soliste qui semble à des années-lumière de ses propres valeurs musicales.

Michel Le Naour

Paris, Théâtre des Champs-Elysées, 19 novembre 2009

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Programme du Théâtre des Champs-Elysées

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Photo : DR
 

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