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Compte-rendu : Michel Tabachnik dirige Stockhausen et Beethoven - Contagieuse vitalité

Michel Tabachnik

Depuis 2008, le chef d’orchestre suisse Michel Tabachnik a pris les rênes du Brussels Philharmonic auquel il a donné impulsion et dynamisme. Ce concert qui associe Stockhausen (Punkte) et Beethoven (9ème Symphonie) dans le cadre du cycle « Les Nations » ce la Cité de la musique en apporte la preuve éclatante.

Si Stockhausen a subi l’influence de Messiaen, de Boulez, il n’a jamais oublié sa dette envers le Maître de Bonn auquel il a rendu hommage en 1970 dans sa pièce Opus. L’écriture de Stockhausen (en particulier dans le pointillisme de Punkte datant de 1952 et revu en 1962), par sa construction en cellules juxtaposées telles des boîtes à musique imbriquées, rejoint mutatis mutandis celle de l’auteur de la Neuvième Symphonie. En moins d’une demi-heure, les effets sonores, les alliages instrumentaux comme la pulsation presque primitive qui émane de Punkte trouvent en Tabachnik, interprète féru en matière de musique contemporaine, un serviteur totalement impliqué par la force, l’énergie et la précision de sa direction.

Dans la 9ème Symphonie, le discours est toujours conduit avec un souci de clarté, une recherche constante de l’élément dynamique conjuguant la dimension tellurique avec l’élan, la souplesse et l’éclat. Le quatuor vocal des Solistes de la Chapelle musicale Reine Elisabeth paraît un peu « vert » (le baryton Sébastien Parotte n’a ni la profondeur, ni la densité de timbre attendues), mais les chœurs flamands et les instrumentistes du Brussels Philharmonic, par leur discipline et leur concentration, apportent à l’ « Ode à la joie » un supplément d’âme au terme d’une interprétation très architecturée.

Michel Le Naour

Paris, Cité de la musique, Salle des concerts – 13 novembre 2009

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Photo : DR
 

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