Membre du jury du Concours Long-Thibaud-Crespin qui se tient du 30 novembre au 6 décembre, le pianiste Bertrand Chamayou donne ses impressions sur une compétition dont il a été lauréat en 2001.

Que vous a apporté le Concours pour le déroulement de votre carrière ?

Bertrand Chamayou : Il est difficile de répondre à cette question car l’impact du Concours n’est pas entré seul en ligne de compte. Je n’ai pas eu le Grand Prix mais il est évident que la distinction obtenue (le Quatrième Prix) a permis d’accélérer ma carrière. Je n’avais que vingt ans et les dix concertos de mon répertoire n’étaient pas décisifs. En revanche, le bouche à oreille avait déjà fonctionné lorsque j’étais au Conservatoire ; de plus, mon professeur, Jean-François Heisser, avait contribué à me faire connaître du microcosme parisien dont je n’étais pas issu. En fait, le Concours est arrivé à un moment opportun et m’a donné l’occasion de faire fructifier ma jeune carrière.

Dans quel état d’esprit abordez-vous votre rôle de membre du jury du Concours 2012 ?

B. C. : Il paraît que je suis le plus jeune à accéder à ce rôle gratifiant ; je n’ai pas d’idée préconçue sur la manière dont je vais juger les 41 candidats inscrits. C’est une nouveauté pour moi et cela m’impressionne. Je suis conscient de l’enjeu que cela représente mais je fais aussi confiance à la probité des organisateurs du Concours et à son Conseil d’administration. D’autre part, participent en tant que jurés des personnalités confirmées extérieures à toute chapelle : les pianistes Menahem Pressler (le Président), toujours actif à 89 ans, Kun Woo Paik, Cécile Ousset, Katia Skanavi, Alain Planès, Momo Kodama ou Catherine d’Argoubet, co-directrice du Festival Piano aux Jacobins. Mon esprit à ce jour n’est pas embarrassé par des présupposés : par exemple depuis quelque temps j’assiste Michel Béroff et Jean-François Heisser au CNSM de Paris ; l’un de leurs élèves se présente au Concours et j’ai demandé à ne pas avoir à le juger.

Après votre forte implication dans la célébration de l’année Liszt en 2011, quels sont vos projets ?

B. C. : 2013 sera bien plus calme et me permettra de prendre le temps de la réflexion. En revanche, l’année suivante, les concerts prévus partent un peu dans toutes les directions : je jouerai comme soliste et concertiste en France et à l’étranger des œuvres de Beethoven, des concertos de Rachmaninov et de la musique d’aujourd’hui, qui me tient à cœur. En matière discographique, j’ai quelques idées sans pour autant pouvoir encore dévoiler de quoi le futur sera fait. La musique de chambre ne sera pas en reste : j’entretiens en particulier avec la violoncelliste Sol Gabetta une amitié musicale très enrichissante. Nous jouerons d’ailleurs ensemble Beethoven et Rachmaninov, le 9 décembre au Théâtre des Champs-Elysées, dans le cadre des Concerts du Dimanche matin.

Propos recueillis par Michel Le Naour, le 27 novembre 2012

Concours Long-Thibaud-Crespin 2012 (piano), jusqu’au 6 décembre 2012.
La finale avec orchestre se déroulera à l’Opéra Comique, jeudi 6 décembre à 19h30, avec l’Orchestre Philharmonique de Radio France dirigé par Darrell Ang.
Infos : www.long-thibaud-crespin.org

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Photo : DR