Journal

David Lefort chante Poulenc à l’Archipel

Amateurs de musique française mettez le cap sur L’Archipel ! La petite salle du boulevard de Strasbourg à Paris fait en effet honneur à Francis Poulenc pendant tout le mois de mai avec une programmation axée sur la musique de chambre et la mélodie. Fidèle à son habitude, L’Archipel a réservé une large place aux jeunes interprètes et cette semaine on pourra par exemple entendre les pianistes Patrick Zygmanovski et Tamayo Ikeda dans un programme où des ouvrages à deux et quatre mains de l’auteur des Soirées de Nazelles voisinent avec des pages de Maurice Ravel.

Nul ne s’en étonnera – et ne s’en plaira ! –, la mélodie occupe une place de choix dans un mois Poulenc qui sera l’occasion de retrouver à deux reprises sur la scène de L’Archipel le ténor David Lefort que l’on avait eu l’occasion de découvrir en ce même lieu en janvier 2003 à l’occasion d’une soirée organisée à l’initiative de France Pennetier.

Venu tardivement au chant, David Lefort a remporté en 2001 le Prix Francis Poulenc au Concours Le Triptyque. Bel encouragement pour un interprète dont une mention spéciale au Pierre Bernac de l’Académie Maurice Ravel 2002 a confirmé d’exceptionnelles affinités avec la mélodie et le lied ! « Je me sens extrêmement à l’aise dans ce répertoire », confie D. Lefort, qui fait son miel des pages de Duparc, de Fauré, de Debussy comme de Poulenc. Il ne cache pas toutefois un faible pour les ouvrages de ce dernier chez qui il apprécie, « l’intelligence vocale » tout comme « la corrélation très étroite entre poème et musique ».

Pour son premier enregistrement (à paraître fin mai chez Saphir), David Lefort a d’ailleurs choisi Poulenc avec un programme organisé autour d’Apollinaire. Pour ce projet, le ténor a eu pour complice le pianiste Philippe Gilhon-Herbert, que l’on retrouve d’ailleurs à ses côté lors des deux concerts à L’Archipel.

Qu’on se garde bien toutefois de cantonner David Lefort à la seule mélodie ! Son timbre clair, sa qualité de diction, sa fraîcheur de ton font merveille dans d’autres domaines, le répertoire baroque en particulier. Il collabore depuis 2002 au Nouveau Studio Opéra de Lyon et vient par exemple d’y participer à un Orfeo de Monteverdi dirigé par Philip Pickett. Bientôt il sera à Milan pour un concert Carissimi-Charpentier avec l’Ensemble « Les Paladins » dirigé par Jérôme Corréas et les projets ne manquent pas jusqu’à décembre où il s’apprête, avec une impatience toute particulière, à tenir le rôle titre dans l’Atys de Lully qui sera donné en version de chambre au Théâtre du Tambour Royal sous la direction de Iakovos Pappas.

Alain Cochard

Poulenc à L’Archipel. Renseignements : 01 48 00 04 35. Patrick Zygmanovski et Tamayo Ikeda, le 13 mai à 20h 30, David Lefort et Philippe Gilhon-Herbert, les 17 et 25 mai à 20h 20. A signaler également, un concert de musique de chambre consacré aux 5 sonates de Poulenc avec le pianiste Emile Naoumoff et des solistes tels que Michel Moraguès, François Meyer, Michel Arrignon ou Raphaël Chrétien (le 24 mai à 20h30) et un récital de mélodies par Marc Scoffoni et Tamayo Ikeda (le 27 mai à 20h 30).

Photo : DR.

Partager par emailImprimer

Derniers articles