L’écrin de 90 places de L’Auguste Théâtre accueille « Demain dès l’aube », un spectacle autour de Victor Hugo et sa fille Léopoldine, qui mêle textes et mélodies choisies parmi les nombreuses composées sur les vers de l’écrivain. La soprano Géraldine Casey, que nous avions saluée en 2019 pour un remarquable récitals de mélodies espagnole (1), s’acquitte avec élan et charme de pages de Fauré, Lecoq, Lalo, Hahn, Saint-Saëns ou, plus rares, Charles-Marie Widor et Auguste Chapuis, entre les prenants Comment disaient-ils et Oh ! quand je dors de Liszt ou les évocateurs Adieux de l’hôtesse arabe de Bizet.
 

© Ph. Dupouy
 
Philippe Barbey-Lallia se fait le complice de la chanteuse et, sur le piano droit, résonnent aussi des intermèdes en solo empruntés à Debussy ou Beethoven. Le comédien Jean-Michel Le Dily, véritable incarnation de Victor Hugo tant verbale que physique, ponctue en déclamant avec naturel de brefs textes extraits de la correspondance de l’écrivain (notamment avec Léopoldine, morte accidentellement en 1843, à 19 ans), dans une faconde en phase avec le propos et l’esprit des mélodies. Tandis que la mise en scène de Catherine Dune joue d’allées et venues bien placées, autour d’une simple table et de quelques fauteuils sous des lumières variées.
Le spectacle séduit d’emblée, dans l’intimiste petite salle de l’impasse Lamier. Une soirée originale, pour le plus grand bonheur d’un public ravi et conquis par ce voyage dans un temps passé.
 
Pierre-René Serna
 

 
Paris, L’Auguste Théâtre, 13 janvier 2024.
 
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