Il n'est guère dans mes habitudes d'écrire à un journal à la suite d'une critique, fut-elle sévère, mais Jacques Doucelin ayant dans sa dernière chronique, datée du 15 octobre, mis en cause les responsables de Radio France à propos du renouvellement du contrat de Myung-Whun Chung, je me dois au titre de mes fonctions à la Direction de la Musique d'excercer mon droit de réponse.

En effet, après un compte rendu étayé des concerts donnés par Riccardo Muti et Seiji Ozawa, M. Doucelin balaie d'un trait de plume acérée le cas de Myung-Whun Chung par cette phrase assassine : "on a peine à croire que les reponsables de Radio France aient pu renouveler le contrat de Myung-Whun Chung à la tête du Philharmonique jusqu'en 2012. Mystère insondable du processus de décision dans l'administration".

Que M. Doucelin sache donc qu'au contraire d'un journaliste qui, ne s'étant donné la peine que d'assister à un seul des trois concerts donnés par la maestro Chung depuis la rentrée et qui, sans en faire la moindre critique, voue aux gémonies le chef sans autre explication, Radio France n'a pas renouvelé ce contrat à la légère ou par une décision régalienne, mais en parfaite confiance dans le talent de Myung-Whun Chung comme dans sa politique musicale, ce dont témoigne, n'en déplaise à certains esprits grincheux, la faveur du public parisien (97% de remplissage pour ses concerts la saison dernière à Pleyel) tout comme l'immense succès de ses dernières tournées (USA, Corée, Chine, Japon....). A part un acharnement tout personnel je ne vois guère ce qui a pu motiver une telle philippique, mais la déontologie du métier est censée en l'occurrence faire rempart à ce genre d'acrimonie indigne de celui qui fut et qui, je l'espère, reste un grand journaliste.

Thierry Beauvert
Directeur de la musique à Radio France

Lire la chronique

Vous souhaitez réagir à cet article