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DVD : D’un Barbier l’autre
TDK publie le Barbier selon Colline Serreau qui fit encore la saison passée quelques uns des plus beaux soirs de la Bastille. Comme ils incitent au rêve les décors de Jean-Marc Stehlé, et que cette mise en scène tombe juste à chaque instant ! La captation a choisi la bonne distribution où brille la Rosine imbattable de Joyce Didonato : élégante, en équilibre instable entre ironie et émotion, dominant d’assez haut son Almaviva, un assez modeste mais bien chantant Roberto Sacca, et même son Figaro, un Dalibo Jenis assez générique. Direction routinière de Bruno Campanella, mais la magie du spectacle prime, et vous devez connaître la Rosine de Didonato.
Philips a choisi de publier l’écho visuel des soirées endiablées qui déchaînèrent le public du Teatro Real de Madrid. La production tape à l’œil d’Emilio Sagi, avec ses farandoles de couleurs vives, voudrait nous faire un Barbier trop unilatéralement comique. Avec la Rosine très (trop) légère de Maria Bayo et l’Almaviva virtuose (et seulement cela hélas) de Juan Diego Florez, Sagi tient un couple parfait pour sa conception traditionnelle. Le Figaro de Spagnoli est le véritable point fort de cette soirée : tenu, assez noir de timbre, il infuse beaucoup de bel canto dans un rôle déformé d’habitude par la vis comica. Mais il faut hélas supporter le Basilio faux à hurler de Raimondi et la baguette de Gianluigi Gelmetti, trop plombée en regard de l’action scénique.
Rossini / Le Barbier de Séville de Colline Serreau (TDK).
Rossini / Le Barbier de Séville d’Emilio Sagi Philipps).
Jean-Charles Hoffelé
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