Bien vu : Serban transpose le drame de Goethe dans les années cinquante, tout son dispositif scénique s’anime autour d’un immense arbre, à la fois refuge et prison, du coup les errements amoureux de Charlotte de Werther nous redeviennent singulièrement proches. Le ton moderne de cette relecture est aussi donné à l’orchestre, par la direction urgente, fulgurante de Philippe Jordan qui débarrasse l’ouvrage le plus célèbre de Massenet de tout sentimentalisme pour mieux en faire ressortir les merveilles d’écriture instrumentale. Si Marcello Alvarez surveille son français et se fait styliste, on éprouve une légère déception devant la Charlotte si espérée d’Elina Garanca : français peu idoine sinon style incongru, et la voix est peut-être un peu trop lourde déjà pour le personnage. Images léchées et réalisation exemplaire, et il n’y a guère de Werther en DVD….

Jean-Charles Hoffelé