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Festival d’Aix-en-Provence : cohérence et diversité
Juillet débute et toutes les incertitudes ne sont sans doute pas dissipées quant au bon déroulement des festivals d’été, mais l’humeur se veut néanmoins à l’optimisme alors que la soirée inaugurale du 56ème Festival d’Aix-en-Provence approche à grands pas.
« Qu’en est-il de nos amours ? Quel rapport entre nos manières d’aimer et notre conception du monde ? Telles sont les interrogations de cette édition 2004 », affirme Stéphane Lissner, directeur de la manifestation. Un fil conducteur qui va de pair avec une grande diversité des choix proposés. Les temps ont changé : elle est bien révolue l’époque où Aix se résumait à Mozart et Rossini et l’on ne peut que se réjouir de l’ouverture dont témoigne désormais l’un des rendez-vous musicaux français les plus courus de l’été !
Pas une note de l’auteur de L’Italienne à Alger dans cette édition 2004 et seulement un ouvrage de Mozart : L’Enlèvement au sérail, mis en scène par le tandem Jérôme Deschamps/sMacha Makeïeff et dirigé par Marc Minkowski, que d’aucuns ont peut-être déjà découvert en mars dernier au Théâtre des Arts de Rouen.
A Prokofiev revient le privilège d’ouvrir le 56ème Festival avec une partition trop rare sur les scènes lyriques : L’Amour des trois oranges. Réalisée en coproduction avec le Teatro Real de Madrid, cette nouvelle production mise en scène par Philippe Calvario sera placée sous la baguette Tugan Sokhiev à la tête du Mahler Chamber Orchestra.
Pièce maîtresse de la manifestation aixoise, ce dernier participe aussi à La Traviata vue par Peter Mussbach, cette fois sous la baguette de Daniel Harding. Le jeune chef britannique se voit par ailleurs confier l’unique concert du Festival 2004 : Le Chant de la Terre de Mahler dans la rare version d’Arnold Schoenberg, avec les voix d’Anna Larsson et de Jorma Silvasti.
Amateurs de baroque, point d’inquiétude ! Votre répertoire de prédilection n’a pas été oublié et Aix vous propose une nouvelle production d’Hercules de Haëndel que William Christie dirige dans une mise en scène de Luc Bondy et des décors de Richard Peduzzi (avec William Shimell dans le rôle titre).
Plutôt envie de musique d’aujourd’hui ? Le festival va également vous combler puisque la première mondiale de Hanjo de Toshio Hosokawa est au programme pour dix représentations au Théâtre du Jeu de Paume. Inspirée du Nô éponyme de Mishima, cette création mise en scène par Anne Teresa de Keersmaker sera dirigée par Kazushi Ono à la tête de l’Orchestre de chambre de la Monnaie.
Enfin, l’Académie Européenne de Musique ne manquera pas d’attirer les mélomanes à l’affût de nouveaux talents. Des professeurs tels que Margreet Honig, Gwyneth Jones, Edda Moser, Rachel Yakar, Diemut Poppen ou Pieter Wispelwey y feront en effet travailler jeunes chanteurs et instrumentistes.
Alain Cochard
Festival d’Aix-en-Provence, du 5 au 31 juillet.
Photo : DR
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