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Frank Peter Zimmermann, Paavo Järvi et l’Orchestre de Paris - Belle entente - Compte-rendu
On n’était pas retourné depuis quelques lustres entendre l’Orchestre de Paris. Quelle émotion dès la levée du Cygne de Tuonela ; ce mystère sonore, ce brouillard d’instruments à la fois lisse et profond, on croit bien ne l’avoir jamais entendu d’un orchestre français. En trois saisons Paavo Järvi est arrivé à imprimer sa marque, sans pour autant gommer les caractéristiques de ses formidables instrumentistes. Incroyable, Sibelius semble leur être devenu une langue naturelle. On était encore plus surpris par la sonorité creusée, les alliages glaciaux, le ton hautain que Järvi trouvait pour accompagner Frank Peter Zimmermann dans un Concerto n°1 de Chostakovitch tendu à rompre. Il faut voir le violoniste allemand cravacher la grande cadence de son archet rageur, ne jamais rien céder, aller jusqu’au bout des possibilités de son instrument. Bémol : si le scherzo avait été idéalement acide, le finale sonnait trop giocoso, un peu façon Khatchaturian, sans la touche d’ironie amère que Kogan, Oistrakh ou Julian Sitkovetsky y mettaient jadis.
Une Symphonie n°1 de Mahler narrative parfois au risque de l’anecdote, guettée par quelques fluctuations de tempo qui soulignaient trop les articulations du premier mouvement, a littéralement soulevé la salle par la puissance de son geste. Pour nous Paavo Järvi peut aller encore plus loin dans cette œuvre si complexe mais on applaudit avec enthousiasme.
Jean-Charles Hoffelé
Paris, Salle Pleyel, 20 juin 2013
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Photo : DR
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