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Frédéric Chiu au Festival Chopin à Paris - Une stimulante imagination - Compte-rendu
Très présent autrefois sur les scènes françaises, le pianiste sino-américain Frédéric Chiu mène désormais l’essentiel de sa carrière aux Etats-Unis où il s’est établi. Sa venue au Festival Chopin de Bagatelle constituait l’un des événements d’une manifestation qui fête son 30e anniversaire. On a retrouvé avec plaisir le jeu intelligent et la curiosité dans le choix du répertoire dont l’interprète a toujours fait preuve. Présenté avec humour, son programme prend l’allure d’une rencontre un peu théâtrale entre Chopin, Liszt et Wagner.
Plus à l’aise dans l’atmosphère lisztienne (souplesse de Sposalizio, intériorité de La Lugubre Gondole I) que dans la respiration belcantiste de Chopin (des nocturnes trop heurtés et des mazurkas un peu appuyées), Frédéric Chiu exécute avec conviction une série de pièces brèves de Wagner assez simplistes d’écriture mais non dénuées de charme (Polka Polonaise, Züricher Wielliebchen-Walzer, etc.), à mille lieues des orgies chromatiques. Sa virtuosité impressionnante dans trois des Etudes op 25 de Chopin (en particulier la 12ème en ut mineur défendue avec fougue) prouve qu’il n’a rien perdu de sa vélocité et de son aisance. En bis, Une barque sur l’océan souligne tout le tact, le raffinement et la délicatesse dont ce pianiste attachant est capable. Des retrouvailles avec un interprète qui, si ses options stylistiques appellent parfois certaines réserves, rivalise d’imagination et de curiosité dans la manière d’aborder les œuvres du passé.
Michel Le Naour
Paris, Orangerie du Parc de Bagatelle, 24 juin 2013
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Photo : DR
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