Revoilà Hamlet, qui connaît de nouvelles fortunes à chaque fois qu’un baryton veut s’approprier ce rôle dans lequel Thomas mit tout son art. On est à la fois proche de Shakespeare pour la finesse des caractères et assez loin de sa dramaturgie. C’est que Carré et Barbier n’ont pas déduit leur livret directement de la pièce originale, mais de l’adaptation proposée en 1849 par Alexandre Dumas et Paul Meurice : Hamlet sauvé et couronné cela vous change quand même les choses.

Mais baste, ces concessions au goût de l’époque, qui voyait en Shakespeare un génie peu pratique, n’ont en rien entamé l’inspiration du compositeur, lequel s’est emparé du livret avec délice : ce n’est plus Hamlet, ce sont les amours d’Hamlet et Ophélie.

Patrizia Ciofi © DR

L’opéra d’Avignon réunit une distribution glorieuse : Patrizia Ciofi pour le belcanto d’Ophélie, Jean-François Lapointe pour les tourments d’Hamlet (photo), Le Claudius de Nicolas Testé, le Laërte de Sebastien Guèze, tous sous la direction de Jean-Yves Ossonce, qui se consacre inlassablement  à la renaissance de la musique française romantique. Le spectacle réglé par Vincent Boussard, vu à l’Opéra du Rhin en 2011, est déjà un classique.

Jean-Charles Hoffelé
 
Thomas : Hamlet
3 mai (14h30) & 6 mai 2015 (20h30) 2015
Avignon -  Opéra
www.operagrandavignon.fr

Photo @ www.jeanfrancoislapointe.com