Formidable parcours que celui accompli par Leonardo García Alarcón (photo) et de sa Cappella Mediterranea, un chef et un ensemble dont l’envol doit on s’en souvient beaucoup au Festival d’Ambronay. Capable d’offrir un vision totalement neuve de partitions archi-rebattues, l’artiste argentin fait aussi montre d’une profonde curiosité envers des pans méconnus du répertoire. Et ce depuis le départ : ainsi Ambronay fut-il en 2010 le cadre de la recréation du Diluvio universale de Michelangelo Falvetti (1), oratorio – créé en 1682 à Messine – dont l’enregistrement (pour le label Ambronay en 2010) contribua à un engouement considérable envers le compositeur calabrais – dont Alarcón enregistra, toujours pour Ambronay, le séduisant Nabucco en 2012.
 

Il y un bon moment qu’il n’était pas revenu au Diluvio et c’est ce qui fait l’attrait premier du week-end que le château de Chantilly consacre à Alarcón et ses troupes les 15 et 16 avril, dans le cadre du rendez-vous musical de printemps « Les coups de cœur à Chantilly ». « Un « catalogue » des émotions humaines » a dit le chef argentin du Diluvio, « musique qu’il suffit de voir pour l’entendre » : nul doute qu’avec l’expérience théâtrale par lui accumulée depuis 2010, il ne pourra qu’aller plus loin encore dans l’exploration et la mise en relief des ressorts dramatiques de l’ouvrage. Comme lors de la recréation et pour le disque, l’admirable Chœur de chambre de Namur sera au rendez-vous à Chantilly, aux côtés d’une brochette de solistes entièrement renouvelée, à l’exception de Mariana Flores dans le rôle de Rad.
 
Placé en ouverture de week-end (le 15 avril à 18h – horaire idéal pour ceux qui feront le trajet depuis Paris, l’œuvre tenant en 75 minutes environ), Il Diluvio universale sera suivi le lendemain (11h, Galerie de Peinture) par « Sogno di una notte venezia », une anthologie de pages signées Caccini, Frescobaldi, Monteverdi, Cavalli, Strozzi, Bembo et Marini dont Mariana Flores distillera la poésie
Autre partition fondatrice pour Alarcón et ses musiciens, les Vêpres de Monteverdi – qui firent l’objet en 2013 d’un enregistrement marquant (Ambronay) – figurent aussi au programme.  « L’interprétation d’une telle œuvre se modifie en fonction de vos expériences, de votre vie même », confiait l’artiste argentin à Concertclassic en 2014 (2). On s'impatiente d’en découvrir sa vision présente : rendez vous au Dôme des Grandes Ecuries le 16 avril à 17h !