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IVe Biennale d’Art Vocal - Patrick Marco et la Maîtrise de Paris
« Nous n’avons pas d’échec au bac parmi nos enfants » : s’enthousiasme Patrick Marco, directeur musical depuis 1980, de la Maîtrise de Paris, chœur mixte rattaché au CNR de Paris en un mi-temps pédagogique. Cela les rend curieux de tout, et leur permet de s’ouvrir ensuite à de multiples formes artistiques, sans pour autant devenir des professionnels de la musique ». Là, ils sont en bonne ligne à la Biennale d’Art Vocal de la Cité de la Musique, dans cette conviviale Rue Musicale, qui précède les concerts du soir. « Ce sera un programme romantique, qui paraît évident aux adultes, mais épouse moins facilement l’univers des enfants, lesquels ne sont pas portés par ces conflits passionnels, et ces questionnements philosophiques ». Un vrai meneur que Patrick Marco, personnage hors modes par la véhémence avec laquelle il défend toute forme d’émotion musicale, ce qui convient à la curiosité de la jeune classe. «Ses» enfants, Marco les cueille du CM1 à la Terminale, soit de 8 à 17 ans, encore que la mue chez les garçons intervienne de plus en plus tôt, vers 11-12 ans, d’où la place prépondérante des filles.
Le parcours de Marco est pluriel, atypique : de l’opérette comme le Chanteur de Mexico au Châtelet, aux Chansons de France parues chez Gallimard Jeunesse, et aux chœurs d’adultes, notamment lors d’un Pelléas mémorable à l’Opéra Comique avec Georges Prêtre, ou à la Flûte Enchantée à Monte Carlo, il aborde tout sans a priori. La préparation de ses jeunes voix pour les spectacles que des chefs d’orchestre vont prendre en main, lui a appris à distinguer les baguettes qui leur apprennent réellement quelque chose. Car « Rien n’est esbroufe pour qui travaille avec des enfants, lesquels ne sont que vérité ». Son plus grand souvenir, Bernstein, qu’il croisa in extremis. Son nouveau dieu, Rattle, dont l’interprétation de la Passion selon Saint Jean l’a stupéfié.
Cette fois, ils sont seuls en piste - juste la pianiste Christine Lajarrige comme soutien- dans ce répertoire à voix égales, pour lequel il ne se prête pas au jeu des transcriptions à la mode. Les œuvres écrites pour voix de femmes suffisant au glissement vers celles d’enfants. Brahms, Mendelssohn, Mendelssohn, romantisme, on l’a dit. Ensuite, au Festival d’Auvers-sur-Oise (le 19 juin, avec la mezzo Delphine Haidan), place à Schubert, Mahler, Offenbach, Schreker et Régis Campo. Car si Marco laisse le baroque à des formations spécialisées, comme Les Pages de Versailles, la musique contemporaine lui est un champ de liberté : « Je rêve de commander une œuvre pour chœur et accordéon, ma passion d’enfance, comme aussi la danse, que je voudrais voir un jour ajoutée à la formation des chanteurs, pour la liberté du corps qu’elle apporte ». Avec ce tendre fou de beauté, perfectionnisme ne se reserrera pas sur élitisme.
Jacqueline Thuilleux
IVe Biennale d’Art vocal
Du 31 mai au 13 juin
Cité de la musique
www.citedelamusique.fr
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Photo : DR
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