Connaissez-vous Juan Crisostomo de Arriaga ? Né à Bilbao en 1806, emporté par la tuberculose le 17 janvier 1826 quelques jours avant son vingtième anniversaire à Paris où ce jeune prodige avait fait l’essentiel de sa carrière météorique, Arriaga nous laisse un corpus aussi resserré - outre trois pages d’orchestre, trois admirables quatuors et un opéra - qu’essentiel.

Juanjo Mena a bien raison de confronter l’Ouverture de Los esclavos felices et la Symphonie en ré, alpha du romantisme musical, avec la Grande Symphonie en ut de Schubert qui en est certainement le sommet. Même si les deux œuvres semblent provenir d’époques différentes, leurs grammaires ne sont pas si éloignées, et surtout elles attestent l’une comme l’autre du génie mélodique de leurs compositeurs respectifs. Pour Juanjo Mena, la défense et l’illustration de la musique espagnole est une nécessité : depuis qu’il a succédé à Gianandrea Noseda à la tête du BBC Philharmonic, il s’est attelé à une anthologie de la musique orchestrale ibérique qui fera date (1).

Nul doute qu’avec l’Orchestre du Capitole il trouvera une phalange qui lui soit idéalement appariée. Et les musiciens auront une pensée émue pour Laurent Pellerin, leur violon solo, disparu le 24 janvier à 51 ans, emporté en six mois par une implacable maladie, lui qui avait tant œuvré pour l’orchestre, faisant inviter des chefs venus du baroque (Giovanni Antonini, Rinaldo Alessandrini, Marc Minkowski, Jean-Christophe Spinosi) et qui animait avec ferveur l’Ensemble baroque de Toulouse.

Jean-Charles Hoffelé

(1) Le dernier volume paru dans le cadre de cette anthologie est dévolu à la Symphonie sévillane ainsi qu’à d’autres œuvres orchestrale de Joaquin Turina /1 CD Chandos CHAN 10753

Orchestre National du Capitole de Toulouse, dir. Juanjo Mena
Œuvres d’Arriaga et Schubert
15 mars 2013 – 20h
Toulouse- Halle aux Grains
www.onct.toulouse.fr

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Photo : DR