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Katia Kabanova par Robert Carsen à l’Opéra national du Rhin - Poésie et vertige

Sans préjuger de ce que sera la saison prochaine sa nouvelle mise en scène de La petite renarde rusée, on peut en tous cas assurer qu’avec Katia Kabanova Robert Carsen a réalisé sa plus poétique production. Une scène vide, où ne se voient que l’eau et le ciel, pour mieux saisir le vertige qui saisit Katia, admirable dénuement qui cerne au mieux l’essentiel d’une œuvre trop souvent encombrée par la critique sociale ou l’écrasement de l’Eglise.

L’élégance du spectacle n’a d’égale que sa puissance expressive. Après, entre autres, l’Opéra de Flandre où la direction de Yakov Kreizberg avait confiné à l’épure en total accord avec le spectacle, et le Teatro Real de Madrid, voici que l’Opéra du Rhin l’accueille bien logiquement, qui confie depuis quelques années un cycle Janacek à Robert Carsen. Ceux qui voudront s’y préparer pourront visionner chez eux l’exemplaire captation qu’en a réalisée à Madrid François Roussillon (1), où rayonnait la Katia de Karita Mattila.

A Strasbourg, on attend beaucoup d’Andrea Dankova dans le rôle titre, mais aussi de la Kabanikha de Julia Juon, d’autant que Carsen la sauve de toute caricature. Miroslav Dvorsky en Boris, Oleg Bryjak en Dikoi, Friedemann Layer avec ses forces de Mulhouse, voila qui devrait rendre justice à ce spectacle exemplaire.

Jean-Charles Hoffelé

(1) Un DVD Fra Musica

Janacek : Katia Kabanova
Strasbourg, les 21, 23, 29, 31 janvier et 2 février 2012
Mulhouse, les 10 et 11 février
www.operanationaldurhin.eu

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Photo : DR
 

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